FIL INFO – Le renvoi en correctionnelle d’Éric Piolle dans le cadre de l’affaire sur l’attribution de l’organisation de la Fête des Tuiles ne manque pas de faire réagir le meilleur ennemi du maire de Grenoble, Alain Carignon. De même que les Républicains de l’Isère, qui s’interrogent notamment sur les lenteurs de la justice dans le dossier.
« Chacun comprend bien maintenant pourquoi […] je ne me suis jamais laissé impressionner par les invectives et les tentatives de disqualification des donneurs de leçons dont je connais bien la tartufferie ». Ainsi s’exprime Alain Carignon, ancien maire de Grenoble passé par la case prison, suite à l’annonce du renvoi en correctionnelle de l’actuel édile grenoblois Éric Piolle.
Alain Carignon s’interroge sur le maintien d’Éric Piolle à son poste de maire de Grenoble suite à son renvoi en correctionnelle. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Et le meilleur ennemi d’Éric Piolle de tirer à boulets rouges sur le maire de Grenoble, en mélangeant pêle-mêle son renvoi en correctionnelle, son échec à la primaire écologiste ou la manifestation des agents de la Ville durant le conseil municipal de Grenoble. Conclusion ? « La question que nous avons posée de avoir si Eric Piolle peut et veut continuer à demeurer Maire de Grenoble se pose aujourd’hui avec encore un peu plus d’acuité », assène Alain Carignon.
Une justice coupable de « mansuétude » ?
Pour l’opposant, en effet, « la comparution d’Éric Piolle devant le tribunal correctionnel dans l’affaire des marchés sans appels d’offres […] est un tournant ». « Il s’agit là du premier dossier qui émerge, mais qui ne sera pas le seul si la justice fait enfin son travail », ajoute-t-il. Une référence à peine voilée à l’affaire du rachat du siège du Crédit agricole, épinglée en mai 2018 par la Chambre régionale des comptes. Le dossier avait d’abord été classé sans suite, fin 2019, par le parquet de Grenoble, qui a finalement décidé d’ouvrir une enquête préliminaire en février 2021.
Clément Chappet, secrétaire départemental adjoint des Républicains Grenoble, s’étonne par voie de communiqué de la lenteur de la justice dans l’affaire de la Fête des Tuiles. DR
« Si la justice fait enfin son travail » ? Alain Carignon ne manque pas en effet de décrire un « système judiciaire très clément qui a tergiversé très longtemps ». Même son de cloche pour les Républicains de l’Isère : « Le parquet a attendu que les élections municipales soient achevées et qu’Eric Piolle ait perdu la primaire des Verts pour engager une action très modeste », écrit le parti dans un communiqué. En regrettant que François Fillon n’ait pas « bénéficié de la même mansuétude ».
Et pas question de laisser Éric Piolle se présenter comme le responsable logique d’une décision prise « par toute une chaîne administrative ». « Le service des marchés de la ville avait même notifié par écrit à Eric Piolle son refus de signer ce marché, mené sans publicité ni mise en concurrence », écrivent les Républicains. Tandis qu’Alain Carignon fustige un « choix politique personnel dans un dossier financier qui concernait des amis » du maire de Grenoble.