FOCUS – Les enfants du centre de loisirs enfance et famille ont inauguré leurs hôtels à insectes dans le jardin Hoche, à Grenoble, ce mercredi 23 juin 2021. Le but de ce projet ? Donner un coup de pouce à la biodiversité, mais aussi sensibiliser petits et grands à l’importance du rôle des insectes.
Depuis mercredi, trois hôtels à insectes n’attendent plus que leurs hôtes dans le jardin Hoche, à Grenoble. « On a initié ce projet avec deux idées en tête », explique Clara Aizac, animatrice du centre de loisirs enfance et famille (Clef), association socio-culturelle qui défend les valeurs de l’éducation populaire, à l’origine de cette initiative. « Déjà, avec le Covid, on n’a pas pu faire d’activités en extérieur cette année. On voulait donc permettre aux enfants de sortir un peu. Deuxième point : l’environnement. C’est important pour eux, pour nous, pour moi… Et pour la Ville de Grenoble, c’est quand même un sujet assez récurent. »
Durant cinq semaines, l’animatrice a donc réuni les enfants tous les mercredis après-midi pour travailler sur le projet. « On a construit les hôtels à insectes avec le jardin partagé Happy Hoche. » Une association grenobloise qui encourage une pratique du jardinage respectueuse de l’environnement. « On en a fait un grand pour eux et des plus petits », précise Clara Aizac. Les enfants ont ensuite placé quatre hôtels à insectes en tout dans le jardin Hoche et le jardin partagé.
Quel est l’intérêt de ces structures en bois ? « Les hôtels à insectes permettent d’avoir une biodiversité qui n’est pas gérée par l’homme, explique Tanguy, autre animateur présent. La majorité des insectes qui vont dans les bouts de bois et les bambous sont des guêpes et des abeilles solitaires. 70 % des insectes qu’on ne connaît pas forcément sont des pollinisateurs. Il n’y a pas que les abeilles domestiques. » Et Clara d’ajouter : « On a mis des pommes de pins, des écorces de bois et, à chaque fois, il y a des insectes différents qui viennent. Il y a des coccinelles, des pinces oreilles qui peuvent également s’y loger. »
Selon une étude allemande publiée en 2017, les populations d’insectes ont diminué de près de 80% depuis trente ans. Par ailleurs, les néonicotinoïdes, ces pesticides nocifs pour les abeilles ont été ré-autorisés en août 2020 pour la culture des betteraves sucrières jusqu’en 2023.
Des hôtels à insectes construits par les enfants
« C’est moi qui ai initié le projet mais les enfants ont tous participé », affirme Clara. « La construction a pris beaucoup de temps, ils ont eux-mêmes imaginé la forme des hôtels à insectes. Ils ont fait les mesures, puis on a commencé à découper le bois. Après, on a finalisé en agrafant le grillage. »
Avant de se lancer, le centre de loisirs a visité divers jardins. « On a découvert plein de lieux comme Happy Hoche et le jardin pédagogique de l’Île d’amour », raconte Thomas, 10 ans. Les enfants sont ainsi allés chercher des matériaux dans des endroits différents. Comme au parc de Noyarey. « On est allés ramasser des bambous et on les a coupés nous-mêmes à la scie » relate, Léontine, 11 ans. Et Thomas d’enchaîner : « On a pris les planches, on les a fixées les unes aux autres, et on a peint le bois. »
De plus, « on a aussi appris à faire des mini-hôtel à insectes, » affirme, le garçon. « C’est des bouts de bambous coupés qu’on resserre, puis on colle le tout. Ensuite, on entoure le bambou d’une ficelle, puis on fait un nœud. Des abeilles vont entrer dans le bambou, faire d’un côté une espèce de bouchon. Après, elles pondent des œufs, puis des petites abeilles naîtront dans le bambou, » résume Thomas.
« Il faut aider la nature et les insectes »
Parmi les enfants de 8 et 11 ans qui ont collaboré à ce projet, certains ont déjà une conscience écologique. Comme Margaux, 9 ans : « Il faut aider la nature et les insectes, leur donner un abri, leur donner à boire, à manger ; sinon, la pollinisation ne marche plus. C’est très important. »
Les animateurs ont également organisé un micro-trottoir : les enfants ont pu aller interroger des promeneurs sur le sujet. « C’était un peu pour les faire réfléchir. Ils ont posé des questions sur la nature aux passants et ce qu’ils en pensaient dans le quartier », raconte Clara.
Le prochain projet ? « Si les enfants ont bien aimé, on refera des initiatives comme celles-ci. J’aimerais que nous plantions des fleurs autour des hôtels. Je pense que, jusqu’à la fin de l’année, on se concentrera sur l’installation de ces fleurs. » Et d’ici quelques semaines, le centre de loisirs observera si les hôtels à insectes ont accueilli leurs premiers hôtes.