EN BREF – Une petite centaine d’opposants au projet Neyrpic de Saint-Martin-d’Hères se sont donné rendez-vous devant le palais de justice de Grenoble, ce jeudi 8 avril 2021. Ceci pour soutenir cinq Martinérois, attaqués en justice par le promoteur Apsys, qui juge abusif leur recours déposé contre le permis de construire du centre commercial.
Une petite centaine de personnes s’étaient donnée rendez-vous devant le palais de justice de Grenoble, jeudi 8 avril entre 13 heures et 14 heures. Objectif ? Soutenir cinq habitants de Saint-Martin-d’Hères, convoqués par la justice suite à une plainte du promoteur Apsys. Le groupe accuse les riverains d’avoir déposé un recours abusif contre le permis de construire du centre commercial Neyrpic. Un permis approuvé par la municipalité martinéroise.
Les mouvements Alternatiba Grenoble et Neyrpic autrement contestent fermement le motif de cette plainte. Alors que le promoteur accuse les déposants du recours de lui avoir fait perdre la somme de 27 millions d’euros, ceux-ci répliquent en rappelant que la procédure juridique n’empêchait en rien le déroulement des travaux. Un argument déjà avancé en amont du rassemblement et rappelé au micro devant le tribunal de Grenoble.
La plainte d’Apsys : un exemple parmi d’autres de « procédures baillons » ?
Michel, l’un des cinq habitants convoqués devant les juges, défend son recours devant ses soutiens. « Nous avons relevé des irrégularités relatives au droit à l’urbanisme et de l’environnement dans ce permis », leur explique-t-il. Et celui-ci de raconter comment, en novembre 2018, quelques mois après avoir déposé un recours au tribunal administratif de Grenoble, il a vu arriver à son domicile un huissier envoyé par Apsys.
Michel ne mâche pas ses mots : « De la part d’Apsys, c’est une intimidation, une attaque brutale », lance-t-il. Tout en affirmant ne pas se laisser intimider, fort du soutien du collectif Neyrpic autrement et de tous les mouvements citoyens qui ont rejoint la contestation contre ce projet qualifié « d’un autre temps ». « Nous voilà ici, cet après-midi, pour voir si nous, citoyens, nous avons le droit d’agir ! », conclut-il. Le jugement sera rendu le 10 juin.
Une plainte qui en rappelle d’autres ? Bruno de Lescure, de Vivre à Grenoble, n’a pas manqué de participer au rassemblement, arborant des pancartes dénonçant les « procédures baillons ». Dans le viseur : Neyrpic, les Jardins de la Buisserate… ou le terrain Galtier. Un projet de construction à Grenoble, dans le cadre duquel Grenoble Habitat réclame deux millions d’euros à des riverains ayant, eux aussi, déposé un recours.