FOCUS – Répondant à un appel national, plus d’une centaine de retraités ont manifesté dans les rues de Grenoble, ce mercredi 31 mars 2021. Les manifestants ont réclamé la revalorisation de leurs pensions de retraite, l’amélioration de leur couverture santé et l’ouverture de lits d’hôpitaux. Sans oublier un accès facilité à la vaccination et la création d’un service public de l’autonomie.
Plusieurs organisations syndicales1CGT Retraités, FO-UCR, la CFE-CGC, FSU, Solidaires Retraités, FGR, LSR et Ensemble & Solidaires. avaient appelé les retraités à descendre dans la rue ce mercredi 31 mars 2021. Une mobilisation nationale pour principalement défendre leur pouvoir d’achat et réclamer une hausse de leurs pensions de retraite. À Grenoble, la mobilisation n’a pas rassemblé grand monde. En effet, ils n’étaient guère plus d’une centaine à défiler depuis le cinéma Pathé-Chavant, boulevard Maréchal Lyautey, jusqu’à la préfecture, place de Verdun.
Leurs principales revendications ? Une augmentation immédiate de leur pouvoir d’achat de 100 euros, ne serait-ce que pour rattraper les pertes enregistrées depuis plusieurs années2Les pensions nettes n’ont évolué que de 6,26 % du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2019. Dans le même temps, l’indice des prix Insee hors tabac a évolué de 12,93 % et le Smic de 20,05 %., indique la CGT. Et, pour éviter que certains ne plongent de plus en plus dans la précarité, les retraités demandent également une indexation systématique des pensions de retraite sur les salaires.
L’accès aux soins, « une nécessité absolue », selon les retraités
Mais là ne s’arrête pas la liste des revendications. Les retraités exigent aussi « l’arrêt immédiat des suppressions de lits, de postes et de services dans les structures hospitalières ». Et donc la réouverture des lits et services nécessaires, autant que le recrutement de personnels qualifiés dans les Ehpad, l’aide à domicile et les hôpitaux pour soigner la population.
« On s’aperçoit aujourd’hui qu’à Grenoble il y a moins de lits de réanimation qu’il y en avait au début de la pandémie. Il y a là quelque chose qui ne va pas », s’inquiète Pascal Costarella, le secrétaire de l’Union départementale des retraités Force ouvrière.
De plus, en ces temps de pandémie, les retraités souhaitent un accès rapide aux vaccins « pour toute personne qui le demande » et la levée des brevets pour leur production. Enfin, ils réclament « la création d’un service public de l’autonomie, avec prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale ».
« Nous exigeons que soit votée rapidement une loi au niveau du grand âge et de l’autonomie, promise par le gouvernement en 2019 », appuie l’intersyndicale.
De quoi, estiment les syndicats, « répondre aux besoins de la société », car, explique-t-ils, « la perte d’autonomie est indissociable d’une approche globale de la santé ».
Rogner sur les dépenses “culturelles” « pour s’en sortir chaque mois »
« J’ai 1 400 euros par mois et, avec un loyer et une petite voiture, je m’en sors difficilement », confie Ascencion. Si je suis ici aujourd’hui c’est parce que je pense que nous avons peu de moyens de nous faire entendre. » Un peu plus loin, Jean-Christophe explique être venu là pour manifester sa solidarité. « Je fais partie de ceux qui ont la chance d’avoir une vraie retraite, mais il y en a beaucoup qui ne touchent que 700 euros. C’est pour ça que je suis venu. »
Un autre retraité s’inquiète, quant à lui, de la perspective de la baisse des pensions de retraite.
« Ça, ce sera pour tout le monde. Avec l’augmentation des mutuelles, on est bien mal partis ! Sans parler de la crise économique qui se profile avec le coronavirus », présage-t-il.
Certains autres regrettent de devoir rogner sur leurs dépenses “culturelles” « pour s’en sortir chaque mois ». Pour ces derniers, cinéma, théâtre et voyages font désormais partie de l’histoire ancienne. Autant dire, le « monde d’avant ».
« Quand on part à la retraite, on perd 25 % de son salaire. Avec la CSG, l’augmentation des mutuelles, le prix des transports et le blocage du point, notre pouvoir d’achat n’en finit pas de baisser ! », s’emporte Marc. « Ça devient vraiment catastrophique ! »
Joël Kermabon
1 CGT Retraités, FO-UCR, la CFE-CGC, FSU, Solidaires Retraités, FGR, LSR et Ensemble & Solidaires.
2 Les pensions nettes n’ont évolué que de 6,26 % du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2019. Dans le même temps, l’indice des prix Insee hors tabac a évolué de 12,93 % et le Smic de 20,05 %, indique la CGT