EN BREF – Des membres de la Ligue des droits de l’homme Grenoble et de la Fédération Libre Pensée de l’Isère se sont rassemblées place de Verdun pour manifester leur opposition à la « loi sécurité globale » et au « projet de loi confortant les principes de la République ». Un mouvement qui s’inscrit dans le cadre de la coordination nationale #stoploisecuriteglobale.
« C’est tout l’édifice des libertés démocratiques, bâti depuis plus de deux cent ans, qui est profondément menacé », s’insurge Pascal Costarella, de la Fédération de la libre pensée Isère. Autour de lui, une petite vingtaine de personnes sont rassemblées dans le froid. Elles manifestent contre la « loi sécurité globale » et le « projet de loi confortant les principes de la République ».
Deux textes contestés depuis des mois. La première mobilisation remonte à mi-novembre 2020. Depuis les mouvements se sont multipliés avant de s’estomper peu à peu.
« Ce sont des lois de recul », tacle Pierre Gaillard. Il porte un pin’s représentant une Marianne avec un bonnet phrygien rouge, l’emblème de la Ligue des droits de l’homme dont il fait partie. « On craint une réduction des libertés pour tout le monde », explique-t-il. Son souhait ? Le retrait des deux textes qui font peser des menaces pour la liberté de conscience, d’opinion et d’association selon lui.
L’article 24 de la loi « sécurité globale » retoqué au Sénat
Si les sénateurs ont réécrit l’article 24 de la loi « sécurité globale » lors de son passage en commission jeudi 18 mars 2021, cet article provoque toujours de nombreuses crispations. Il empêche notamment de filmer et de diffuser des images de policiers dans l’intention de leur nuire. Une définition floue qui inquiète les manifestants. Le texte va à nouveau passer devant l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines.
Le « projet de loi confortant les principes de la République » mobilise également les personnes rassemblées devant la préfecture. « On est dans un État qui inquiète les gens par la différence qu’il peut y avoir entre les personnes », s’insurge Pierre Gaillard. Le texte de loi, qui s’appelait auparavant « loi séparatisme », a été adopté à l’Assemblée nationale mardi 16 février 2021.
Mais le mouvement semble perdre en vitalité par rapport aux mobilisations précédentes. « On commence à être au bout du rouleau, confesse Pierre Gaillard. Il y a un ras-le-bol complet ». Au plus fort de la mobilisation, le 28 novembre, plusieurs milliers de personnes étaient dans la rue à Grenoble. Loin des 20 personnes de ce samedi.
Les mobilisations sociales se multiplient à Grenoble ces derniers jours. La veille, 300 jeunes ont marché contre le réchauffement climatique et la précarité. D’autant plus que les syndicats du spectacle ont appelé à manifester devant la MC2 pour demander la réouverture des milieux culturels au même moment. Mais les manifestants contre la loi « sécurité globale » et le « projet de loi confortant les principes de la République » se veulent combatifs. « On ne laissera pas faire », conclut Pascal Costarella.