REPORTAGE VIDÉO – Des professionnels du spectacle ont à nouveau manifesté pour demander la réouverture des lieux culturels, ce mardi 19 janvier 2021 à Grenoble. Répondant à un appel national de la CGT spectacle, ils ont réclamé, à travers une procession parodique, de pouvoir à nouveau travailler alors que la crise sanitaire paralyse le monde de la culture.
Des applaudissements retentissaient, ce mardi 19 janvier 2021, place de Verdun à Grenoble où s'étaient rassemblés près d'une centaine de professionnels de la culture répondant à une mobilisation nationale de la branche spectacle de la CGT (FNSAC CGT1Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle). Ils saluaient ainsi le retour d'une délégation réclamant des mesures fortes aux services de l'État face aux conséquences de l’épidémie de Covid-19 et du confinement. Car, à ce jour, rapporte le syndicat, nombre d'artistes, techniciens ou enseignants du spectacle restent dans l'impossibilité de travailler.
« Ce qui se joue en ce moment, c'est que des milliers d'entre eux qui veulent travailler risquent de tomber ou sont déjà dans la précarité », veut alarmer la FNSAC-CGT. Que réclament ces professionnels ? Ni plus ni moins que la réouverture des lieux culturels et la mise à disposition de salles « pour travailler, répéter, et être rémunérés ». De quoi ouvrir de nouveaux droits à l'Assurance chômage, notamment aux intermittents du spectacle durement frappés par la crise sanitaire.
Le « deux poids, deux mesures » constaté pour les lieux culturels
« Une directrice du cabinet des affaires sociales nous a reçus, rapporte Michel Szempruch de la CGT spectacle. Se déclarant incompétente sur le sujet de la culture, elle a dit prendre des notes pour les faire remonter au niveau national. » Les objectifs de la délégation ? En premier lieu, dénoncer un « deux poids, deux mesures », avec certains lieux ouverts respectant le protocole sanitaire alors que les salles de spectacle restent désespérément fermées. Ce bien qu'elles soient en capacité de répondre aux contraintes en vigueur vis-à-vis de leur public.
En second lieu, rappelle le syndicaliste, « alerter sur le fait que ne pas pouvoir travailler a des conséquences sur la survie des artistes et techniciens ». Et ce « malgré la prolongation des droits des intermittents du spectacle jusqu'au 31 août 2021 », souligne-t-il.
« Qu'est-ce qui va se passer au 31 août ? L'impossibilité de travailler va se poursuivre encore un bon moment alors que nous n'avons pas pu déclarer des heures pour ouvrir des droits pour accéder à l'intermittence, faute de travail salarié », s'inquiète à la sono Michel Szempruch.
Une procession parodique pour réclamer la réouverture des lieux culturels
Ce n'est qu'après cette prise de parole et celle de Valère Bertrand, délégué régional du Syndicat national des arts vivants (Synavi), qu'une procession parodique s'est dirigée vers plusieurs lieux culturels fermés du centre-ville de Grenoble. L'occasion de saynètes qui, sous couvert d'humour, n'en décochaient pas moins de sévères critiques face à « l'irresponsabilité du gouvernement à l'encontre du secteur culturel ».
Joël Kermabon
1 Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle