FLASH INFO — Le Printemps isérois sera-t-il orageux ? Après avoir sévèrement critiqué l’union des gauches face au président sortant du Département de l’Isère, Stéphane Gemmani laisse fuiter via sa page Facebook un mail interne de la France Insoumise. Sa teneur ? Certains insoumis n’apprécient pas (du tout) la présence du Parti socialiste au sein du mouvement.
La nouvelle n’a rien d’inédite : alors que le Printemps isérois publiait son appel et les noms de ses signataires, LFI se fendait d’un communiqué pour dénoncer la présence d’André Vallini parmi les soutiens au mouvement. Son crime ? Avoir (notamment) été ministre de François Hollande, puis avoir créé un think-tank pro-Macron. De quoi déplaire aux Insoumis, qui n’exclut pas de présenter un candidat face au socialiste.
Mais le communiqué ne suffit pas, jugent les insoumis. Après avoir été consultés en amont, ceux-ci indiquent : « Nous avons été plusieurs à répondre expressément que nous refusions catégoriquement que nos signatures figurent à côté de celles d’un ancien ministre de Valls et Cazeneuve, ancien défenseur du Center Parcs de Roybon, ancien président du Département ». Les noms figurent pourtant bel et bien dans l’appel, tel que diffusé à la presse*. Sans que les principaux intéressés sachent d’où provient la décision.
« Il existe peut-être une orientation stratégique nationale qui justifie un tel choix ; nous aimerions alors la connaître », écrivent dès lors les militants dans le courriel. Non sans s’interroger sur la stratégie adoptée : « Pourquoi contribuer à remettre en selle une force politique localement moribonde, qui continue à usurper le nom de “gauche”, et ne tente de se raccrocher à nous que pour pomper notre énergie militante et mieux nous écarter du jeu ? ».
Si la présence d’André Vallini au sein du Printemps cristallise les tensions, c’est en effet bel et bien les socialistes en général qui semblent poser souci aux insoumis. Les noms d’Erwann Binet ou de Julie Magnea ne trouvent guère plus grâce à leurs yeux, et celui de Christophe Ferrari avait été jugé « inacceptable » dès le mois de décembre 2020. Conclusion : les auteurs du mail demandent à ce que leurs noms soient retirés de l’appel à « fédérer largement ».
* Ils ont, par la suite, été retirés du site Internet du Printemps Isérois.
« PERSONNE N’A ÉTÉ MALTRAITÉ OU LÉSÉ », ESTIME ALAN CONFESSON
Mentionné comme interlocuteur direct par les militants au sein de leur courriel, l’élu Insoumis grenoblois Alan Confesson précise « intervenir surtout en renfort » dans les discussions avec les autres groupes politiques. Et insiste : la décision d’intégrer le Printemps isérois a été validé par les instances nationales du mouvement. Étape indispensable pour se revendiquer du parti de Jean-Luc Mélenchon.
« Dans notre fonctionnement, les règles ont été respectées, il y a eu consultation des militants », note Alan Confesson. Pour qui « personne n’a été maltraité ou lésé dans cette affaire ». En particulier dès lors que les noms des récalcitrants ont, même avec un peu de retard, bien été retirées de la liste des signataires de l’appel. Ainsi qu’ils en avaient formulé la demande.
Reste la fuite du courriel, rendu public par Stéphane Gemmani. « Je trouve très particulier qu’un mail envoyé en interne puisse se retrouver entre les mains de quelqu’un qui est passé par le Modem et La République en marche », estime l’élu. Avant de de dire tout le mal qu’il pense de sa divulgation sur les réseaux sociaux : « À part être animé d’une volonté de nuisance, je ne vois pas trop l’intérêt ! ».
(encadré ajouté le 18 janvier à 17 heures)