FIL INFO – Les personnels des écoles de Grenoble sont en grève depuis le jeudi 10 décembre. Tous les jours, ils arrêtent de travailler entre 11 h 30 et 13 h 30 pour dénoncer leurs conditions de travail difficiles et leur faible rémunération. Sans avoir obtenu gain cause pour l’instant.
« Je trouve inadmissible qu’on en soit rendu là, dans un contexte aussi difficile », s’agace Corine, Atsem titulaire à Grenoble depuis 2009. Ces agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, tout comme des animateurs et des agents, ont répondu à l’appel à la grève lancé par Sud et la CNT. Ils étaient plusieurs dizaines à se rassembler jeudi 17 décembre devant l’hôtel de ville de Grenoble pour se faire entendre, juste avant les vacances.
Ces personnels des écoles cessent le travail chaque jour pendant deux heures depuis le jeudi 10 décembre. De quoi sérieusement perturber les services de restauration scolaire.
Depuis plusieurs semaines, les négociations semblent au point mort entre la Ville et les syndicats. « On est reçus mais il n’y a pas de dialogue », rapporte Éric du syndicat Solidaires.
« La mairie de Grenoble fabrique de la pauvreté et de la précarité », dénonce-t-il. Sur 1199 agents, 75% sont en temps partiel, avec des salaires oscillant entre 200 et 800 euros par mois. Pour preuve, les manifestants ont d’ailleurs déposé leurs feuilles de paye sur les marches de l’hôtel de ville, avec des montants rarement supérieurs à 500 euros.
Une mobilisation des personnels des écoles amorcée avant les vacances …
Des parents d’élèves avaient fait le déplacement pour apporter leur soutien aux grévistes. « Je me dis que si on en est arrivés là, c’est que quand même, derrière, il doit y avoir des raisons », estime Sandra. Son fils est scolarisé en grande section à l’école maternelle Jean-Jaurès, en centre-ville. « Ils en ont marre et s’ils en ont marre, à un moment, ils s’occuperont moins bien de nos enfants », s’inquiète-t-elle.
Les agents, en grande majorité des femmes, doivent composer avec des contrats précaires et des effectifs limités. « Ça fait trois semaines que, ma collègue et moi, on est deux sur quatre classes », rapporte Corine. Soit la moitié par rapport à ce qui est prévu en temps normal. Elle se désole de ne pas pouvoir exercer son métier dans de bonnes conditions.
… et une reprise à la rentrée ?
Le préavis de grève prend fin vendredi 18 décembre, avec le début des vacances scolaires. « On assiste à un pourrissement du mouvement de la part de la mairie », s’agace Alain Fischer du syndicat Sud. S’ils ne sont pas entendus, les personnels des écoles promettent de poursuivre le mouvement. « En janvier, on remettra le couvert, on continuera, on ne lâchera rien ! », promet-t-il.