FIL INFO – À la suite d’un dépôt de plainte du bailleur social Grenoble Habitat (GH) annoncé ce 8 décembre 2020 visant l’Alliance citoyenne, l’association réagit. Et livre sa version des faits survenus le 4 décembre 2020 dans les locaux de GH. S’inscrivant en faux contre celle rapportée par le bailleur, l’association dénie toute atteinte à l’intégrité physique de deux salariées, le principal motif invoqué par le bailleur.
L’Alliance citoyenne de Grenoble réagit à la suite du dépôt de plainte annoncé ce 8 décembre 2020 par le bailleur social Grenoble Habitat. En cause, a rapporté GH, « le dérapage sans raison » d’un militant lors d’une action de l’association dans les locaux du bailleur ce 4 décembre.
L’association dénonce, elle, « un mensonge ». Et se défend de toute atteinte à l’intégrité physique de deux salariées que le bailleur lui reproche.
« Après avoir demandé un rendez-vous, nous étions venus déposer une pétition concernant les malfaçons constatées dans les logements par les locataires », explique Elies Ben Azib de l’Alliance citoyenne. Ces mêmes locataires qui, depuis deux ans, « avaient alerté les services de GH à plusieurs reprises sans obtenir de réponse de la part du bailleur », selon le militant. En l’occurrence, précise-t-il, « des réclamations concernant des bâtiments neufs, construits trop rapidement, livrés trop tôt et bourrés de malfaçons ».
« Nous avons une vidéo qui couvre l’intégralité de la fameuse intrusion »
Quid des faits repris par Barbara Schuman, la présidente de GH ? Elies Ben Azib en donne une toute autre description. « Après que l’on nous ait dit qu’Éric Bard, le gestionnaire de GH, n’était pas présent, nous nous sommes rendus au troisième étage où sont situés les bureaux ». Là, le responsable de la proximité a reçu la délégation « mais debout, dans le hall, dans le froid », poursuit Elies Ben Azib.
La suite ? « Nous avons toqué aux portes pour demander à être mieux reçus et là Éric Bard est sorti en furie en criant sur tout le monde », décrit le militant.
« C’était la première fois que cela nous arrivait de voir un directeur qui dérape à ce point là », souligne-t-il. Concernant les faits de « violence physique » qu’aurait exercé, selon GH, un membre de l’association sur deux salariées, Elies Ben Azib s’inscrit en faux.
« Ce n’est simplement pas vrai. Nous sommes très loin des fait rapportés par GH, affirme-t-il. D’ailleurs nous avons une vidéo qui couvre l’intégralité de la fameuse intrusion », se défend l’Alliance citoyenne. « Nous la remettrons à la police pour qu’elle puisse la consulter et distinguer le vrai du faux », ajoute le militant. Qui précise par ailleurs que l’association a déposé , dans la foulée, une main courante auprès des services de police dénonçant l’attitude d’Éric Bard.
Plainte de Grenoble Habitat : deux précédents classés sans suite
Pour Elies Ben Azib, « il n’est pas surprenant que GH invente un tel tissu de mensonges. Le bailleur reste là dans sa logique plutôt qu’écouter les locataires et leur apporter une réponse de proximité ». À ce propos, le militant ne manque pas de rappeler le classement sans suite de deux précédents dépôts de plainte du bailleur social.
Quant à la position adoptée par Barbara Schuman, elle présente deux biais, estime Elies Ben Azib. Le premier ? « Si elle protège ses équipes, c’est son rôle, elle doit aussi protéger les locataires et soupeser leur revendications. Ce qu’elle ne fait pas ! », expose-t-il.
Ensuite, poursuit le militant, « elle s’inscrit dans la lignée de ce que faisait Maryvonne Boileau, l’ancienne présidente de GH ».
En l’occurrence, l’élue s’engagerait, elle aussi, dans un dialogue de sourds. « Plutôt que prôner la concertation et la coconstruction, elle cautionne la logique répressive de Grenoble Habitat », juge Elies Ben Azib.