EN BREF — Des enseignants et personnels de l’Éducation nationale se sont de nouveau rassemblés devant le rectorat de Grenoble ce mercredi 2 décembre. Une nouvelle manifestation pour faire entendre des revendications disparates, que le Collectif défense éducation résume en une seule : la démission du ministre Jean-Michel Blanquer.
« Madame la rectrice doit en avoir un petit peu marre parce que nous sommes toujours là. Le problème, c’est que Blanquer est toujours là. » Devant le rectorat de Grenoble, ce mercredi 2 décembre, Xavier Lecoq du Collectif défense éducation (CDE) 38 donne le ton. Une fois encore, des enseignants et personnels de l’Éducation nationale se sont retrouvés pour crier leur colère. Notamment contre un ministre dont ils espéraient le départ avant le remaniement du mois de juillet.
Entre un protocole sanitaire jugé inapplicable, les absences d’enseignants non remplacés, le refus d’aménager les programmes, sans oublier la réforme du baccalauréat toujours contestée, les sujets de grogne ne manquent pas. Mais tous semblent converger vers un point commun, comme le souligne Xavier Lecoq : « Nos revendications ne partent pas dans tous les sens, elles se résument en une formule : Blanquer démission ! »
Les AED représentés devant le rectorat de Grenoble
« Blanquer démission » et même… « Blanquer en prison ». Le membre du CDE 38 revient sur la polémique autour du financement du syndicat Avenir lycéen. Un syndicat que le militant juge monté de toutes pièces par le ministre, dans le but de « manipuler » les lycéens. Des accusations que Jean-Michel Blanquer a démenties en bloc, de même que le Premier ministre Jean Castex. Mais pas de quoi convaincre la quarantaine de personnes réunies devant le rectorat.
Le rassemblement est aussi l’occasion pour un représentant des assistants d’éducation de prendre la parole.
Les AED étaient en grève en Isère comme dans toute la France mardi 1er décembre, pour réclamer de meilleures conditions de travail. Mais aussi annoncer la poursuite de la mobilisation et appeler les personnes à soutenir le mouvement. Notamment en faisant savoir la date de leur prochaine assemblée générale dans les établissements.
Des lycéens inquiets pour leur niveau face aux épreuves
L’occasion encore pour quelques lycéens présents de témoigner de leurs inquiétudes. Eux aussi ont bien du mal à comprendre pourquoi les programmes ne sont pas adaptés aux conditions sanitaires. « Nous sommes en demi-groupes, mais on refuse d’alléger les programmes. Les professeurs sont censés faire des cours pour que l’on puisse travailler à la maison, mais une journée ne dure que 24 heures ! », dénonce Lenny*.
Résultat ? Le sentiment de ne pas être au niveau. « C’est inquiétant, on a pris trop de retard », juge Mathis. Jade redoute d’ores et déjà les épreuves du mois de mars, inscrites dans le cadre de la réforme du bac. Lenny, pour sa part, affiche une double inquiétude : « J’ai peur pour le bac, parce qu’on a pris du retard, mais j’ai surtout vraiment peur pour Parcoursup. Est-ce que je vais réussir à faire ce que je veux ? », s’interroge le jeune homme.
Quid des mesures sanitaires dans les lycées ? Tous sont unanimes : le respect des distanciations physiques n’est pas possible. Et si les lycéens estiment que leurs camarades essayent, pour la plupart, de faire attention, quelques « gens un peu bêtes » se dispensent de porter le masque, déplore Jade. Plus problématique encore, quand Emma, élève de première, explique avoir vu deux de ses professeurs retirer leur masque pendant le cours.
Florent Mathieu
* Certains prénoms ont été modifiés.