REPORTAGE VIDÉO - Près d'une centaine de Gilets jaunes ont manifesté dans Grenoble ce mardi 17 novembre 2020 à l'occasion du deuxième anniversaire du mouvement citoyen lancé en 2018. Un sursaut revendicatif pour réclamer des postes et des moyens pour les services publics, les étudiants, les indépendants et les travailleurs et pour que « tous puissent vivre décemment ».
« Venez porter vos revendications dans la rue ! Réagissons ! Rejoignez-nous ! On lâche rien !», invitait la page Facebook du groupe Gilets jaunes unitaires du rond-point Pierre et Marie Curie. Les organisateurs appelaient ainsi à manifester aux flambeaux dans Grenoble, ce mardi 17 novembre 2020 à 18 heures, à partir de la place Hubert-Dubedout.
Une manière de marquer le deuxième anniversaire de la vague jaune qui, surprenant tout le monde, avait déferlé sur la France en novembre 2018. Les gilets jaunes revendiquaient notamment plus de justice fiscale et sociale, ainsi que la mise en place de la clé de voûte du mouvement : le Référendum d'initiative citoyenne (Ric).
Les gilets jaunes ont rendu hommage à leurs « morts mutilés et prisonniers »
Depuis, les fondamentaux du mouvement n'ont pas vraiment changé. Certains ont même évolué dans le sens d'une convergence des luttes, à l'occasion de son premier anniversaire en 2019. Cependant, après quelques errements et dissensions en interne, la mobilisation s'est peu à peu étiolée lors des dernières manifestations grenobloises. De surcroît, la crise sanitaire n'a rien arrangé. C'est d'ailleurs aussi contre les mesures du gouvernement pour tenter d'éradiquer le Covid-19 que les manifestants protestaient ce mardi soir dans les rues de Grenoble.
Que demandent les gilets jaunes grenoblois ? « Des postes et des moyens pour les services publics, écoles et hôpitaux. Des moyens pour tous pour vivre décemment et pour les étudiants, les indépendants et les travailleurs. »
Les manifestants ont déambulé dans le calme sur les quais et dans le centre-ville de Grenoble. Le tout sur fond de sifflets stridents, tout en entonnant La Marseillaise ou encore le Chant des partisans. Avant de rejoindre le rassemblement statique organisé rue Félix-Poulat contre la loi de « sécurité globale » examinée le même jour à l'Assemblée nationale.
L'occasion pour les gilets jaunes de redynamiser la foule en dansant et en chantant sur l'air bien connu de Joyeux anniversaire. Après quelques prises de parole rendant hommage à leurs « morts, mutilés et prisonniers », ils ont appelé « au Ric, à la révolte et à l'insoumission » dans la dignité.
Après l'anniversaire, une manifestation prévue à Crolles le 28 novembre
Au moment de la dispersion, des tensions sont apparues entre des manifestants et des agents de la Tag. Ce alors que certains, plus radicaux, tentaient d'entraver la circulation des tramways, arguant d'une manifestation autorisée jusqu'à 21 heures. D'autres participants ont ensuite invité l'assistance à partir en manifestation sauvage. Sans succès.
Et pour cause. Outre un manque d'enthousiasme palpable, un dispositif policier s'approchait, dissuadant ainsi toute velléité de manifestation non autorisée. À 19 h 45, la circulation des tramways a pu ainsi reprendre normalement, tandis que la manifestation se disloquait.
Une chose est sûre : les gilets jaunes n'ont pas avalé le démantèlement de leur QG du rond-point historique du Raffour à Crolles et sont déterminés à poursuivre leurs actions ces prochaines semaines. Ils ont ainsi acté, au cours de l'assemblée générale du 11 novembre dernier, entre autres décisions, l'organisation d'une manifestation le 28 novembre à 10 heures sur la commune de Crolles, à l'initiative du groupe Action Crolles 38.
Joël Kermabon