EN BREF – Une cinquantaine de personnes se sont réunies place de Verdun à Grenoble mardi 17 novembre à l’appel des syndicats de retraités. L’occasion de rappeler leurs revendications et de faire le bilan avec la délégation reçue le matin même par les services préfectoraux de l’Isère.
« [Notre] présence ici montre que la colère existe toujours chez les retraités ! » Au mégaphone, le syndicaliste FO Pascal Costarella salue la cinquantaine de personnes venues se rassembler sur la place de Verdun de Grenoble, le mardi 17 novembre. Le but ? Faire valoir, une fois encore, les revendications des neuf syndicats de retraités à l’origine du mouvement. Et faire le bilan avec la délégation reçue le matin même par les services préfectoraux de l’Isère.
Cinquante manifestants seulement ? « Nous ne sommes pas des centaines, comme cela a pu être le cas à de nombreuses reprises dans les rue de Grenoble », concède Pascal Costarella. Qui l’affirme cependant : « Ce n’était pas aujourd’hui l’objectif recherché ». Pas de volonté de “rapport de force” donc, mais le désir de participer à la journée de mobilisation nationale. Une journée marquée, au demeurant, par de nombreuses autres manifestations.
Pouvoir d’achat, dépendance et Ehpad
Les représentants de la FGR-FP et de Solidaires retraités présents à la préfecture ont rappelé leur crainte première : un projet de loi de Finances qui attenterait au pouvoir d’achat des retraités. « Pas question que nous acceptions des baisses de pension pour soi-disant combattre la crise, alors que des milliardaires reçoivent des milliards ! », lance le syndicaliste FGR Jacques Fogliarini.
Autre crainte : la sortie du traitement du handicap et de la dépendance du circuit « classique » de la Sécurité sociale. La création d’une « cinquième branche » inquiète en effet les retraités. « C’est une structure indépendante qui a pour seul but d’équilibrer son budget », dénonce Jacques Fogliarini.
Ce dernier craint une mainmise du privé sur les soins et l’accompagnement des personnes dépendantes. Et demande à ce que la dépendance reste dans le giron de la Sécurité et des cotisations sociales.
La question des Ehpad compte également parmi les doléances. En particulier dans un département fortement touché par la crise sanitaire. « Les représentants du préfet nous ont dit qu’ils faisaient ce qu’ils pouvaient. On leur a rappelé que ce qui manque, c’est du personnel ! », s’indigne le syndicaliste FGR. Son confrère de Solidaires intègre les hôpitaux dans la boucle. « On estime qu’il faudrait 100 000 créations de postes », explique Laurent Mérindol.
Autant de revendications que les services préfectoraux feront remonter à l’État, seul décisionnaire. En attendant, Pascal Costarella enfonce le clou : « Ce dont le pays a besoin aujourd’hui, c’est d’un plan de relance du pouvoir d’achat des salariés et des retraités. » Un message que les syndicats ont fait passer aux parlementaires isérois en les invitant à ne pas voter la loi de Finances. Et qui constitue le cœur d’une pétition mise en ligne portant les revendications des retraités.