EN BREF – Le conseil d’administration du Groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble se réunit lundi 6 juillet pour décider du repreneur. Le collectif des usagers de la clinique appelle les représentants de la Mutualité française de l’Isère à voter pour le partenariat Agduc-Chuga. Et dénonce, une fois encore, l’opacité autour de cette vente controversée.
Les dix administrateurs du Groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble – six issus d’Adrea Mutuelle et quatre de la Mutualité française de l’Isère – voteront ce lundi 6 juillet à 14 heures pour choisir le repreneur. Un vote qui se fera en présence de Thierry Caron, représentant syndical Force ouvrière, et d’un représentant de la commission médicale de l’établissement. Sans que ces derniers ne disposent toutefois de pouvoir de décision.
Problème : « Personne au conseil d’administration n’a encore reçu1Au vendredi 3 juillet en fin de journée. de dossier préparatoire pour pouvoir étudier les trois propositions de reprise et décider du meilleur repreneur », s’est insurgé Hervé Derriennic, secrétaire de l’union de quartier et membre du Collectif des usagers du Groupe hospitalier mutualiste (GHM). Une opacité décriée de longue date par les opposants à la vente au privé lucratif.
Un prix de vente toujours incertain
Deux acteurs du privé lucratif sont en effet en lice : Vivalto Santé, le numéro trois des cliniques privées en France, et Doctegestio, un groupe issu de l’immobilier qui s’est diversifié dans la santé et le médico-social. Mais c’est le troisième repreneur potentiel qui retient la préférence du collectif comme des institutions. En l’occurrence, l’Agduc qui a formé un partenariat avec le CHU de Grenoble pour l’acquisition de l’activité du GHM.
L’association du privé non lucratif permettrait en effet de garantir au GHM le statut d’établissement de santé d’intérêt collectif (Espic), qu’elle possède déjà.
L’autre inconnue de cette équation reste le prix de vente, alors que depuis l’annonce de la cession, les estimations vont bon train. L’Agduc et le Chuga investiraient chacun 5 millions d’euros, mais le premier compte toutefois acheter seul les murs de la clinique mutualiste, pour 50 millions d’euros.
Selon le collectif des usagers du GHM, Doctegestio proposerait le même prix que l’Agduc-Chuga. Vivalto en revanche enchérirait à 75 millions d’euros au total. « Alors même qu’il est endetté et devra rembourser 300 millions d’euros en 2023 », précise Hervé Derriennic.
Débrayage et manifestation devant le GHM avant le choix du repreneur
Pour tenter de faire pencher la balance, le collectif des usagers du GHM a donc envoyé une lettre ouverte à une cinquantaine de mutuelles, qui font partie de la Mutualité française de l’Isère (cf. encadré ci-dessous). Sans réponse pour l’instant. D’où la tenue d’un rassemblement, lundi 6 juillet devant la clinique d’Alembert, à 13 heures. Précédé d’un débrayage, le même jour dès 12 h 30, à l’initiative du syndicat Force ouvrière.
Reste que si le privé lucratif devait sortir gagnant, la Métropole de Grenoble a d’ores et déjà annoncé son intention… de préempter les murs de la clinique.
Anissa Duport-Levanti
Extrait de la lettre ouverte du Collectif des usagers du GHM aux mutuelles
« Le choix que vous ferez en désignant le candidat à la reprise du GHM peut soit aggraver l’affaiblissement du secteur de la santé sur l’agglomération grenobloise et le département, soit au contraire engager une consolidation du GHM et de l’offre de santé. […] Vous engagez votre responsabilité dans le choix du candidat que vous retiendrez. Nous croyons que les valeurs mutualistes auxquelles sont attachés les fondateurs du GHM comme les adhérents des mutuelles qui ont participé financièrement à sa création sont toujours vivantes et motiveront votre décision. »