EN BREF — Dans un courrier commun adressé au ministre du Logement et de la Ville Julien Denormandie, les présidents de la Métropole de Grenoble et de l’association des bailleurs sociaux de l’Isère Absise demandent au gouvernement un soutien au logement social. Et ceci en direction des locataires autant que des bailleurs, tous deux touchés par la crise sanitaire et économique.
La Métropole de Grenoble et l’association des bailleurs sociaux de l’Isère Absise interpellent Julien Denormandie, ministre du Logement et de la Ville. Pour Christophe Ferrari, président de la Métro, et Didier Monnot, président d’Absise, l’État doit prendre des mesures d’aide au logement social et à ses locataires. En matière d’allocations pour les locataires comme de soutien à la construction et la rénovation.
Une nécessité à leurs yeux, alors que la crise sanitaire fragilise tant les locataires que les opérateurs du logement social. Absise signale ainsi 1 700 nouveaux locataires en situation d’impayés depuis le mois de mars, soit une hausse de 17 %… et un montant d’impayés de 1,8 million d’euros. À cela s’ajoutent les normes sanitaires, qui occasionnent des coûts supplémentaires et des allongements de délais pour les chantiers des bailleurs sociaux.
La Métro vante ses propres mesures
La Métro n’oublie pas de mettre en avant ses propres mesures en matière de logement social, non sans vanter leur caractère « volontariste ». À commencer par une participation financière exceptionnelle au FSL (fonds de solidarité pour les logements), géré par le Département de l’Isère. Ainsi qu’un doublement de la prime, soit 8 000 euros, accordée aux propriétaires qui acceptent de louer leur logement à très bas loyer dans le cadre du dispositif « Louez facile ».
« La Métropole travaille également à renforcer les aides dans le cadre de son dispositif de soutien à la rénovation thermique, dit “Mur/mur », indique la Métro. Au programme ? « Revoir à la hausse ses aides pour la réhabilitation des copropriétés, mais aussi créer une aide en faveur des ménages souhaitant engager une rénovation de leur maison individuelle ».
Grenoble-Alpes Métropole évoque encore « une refonte d’ensemble du dispositif métropolitain d’aides à la construction de logements locatifs sociaux », dans le but d’augmenter la production de logements très sociaux. Enfin, un numéro vert devrait prochainement voir le jour « pour orienter les locataires en difficulté vers les interlocuteurs appropriés », qu’il s’agisse des bailleurs sociaux, des CCAS, ou encore des associations.
Des soutiens financiers demandés à l’État pour les bailleurs sociaux
Quelles demandes auprès de l’État ? La Métropole comme l’Absise attendent des engagements financiers : une participation au FSL, mais aussi une revalorisation des APL et une hausse de leurs plafonds d’attribution. Juste retour des choses : les bailleurs sociaux de l’Isère ont combattu avec vigueur la baisse des APL décidées en 2017. Une baisse non répercutée sur leurs locataires, avec une fort manque à gagner à la clé.
Pour Christophe Ferrari et Didier Monnot, le gouvernement doit d’ailleurs également rétablir la TVA à 5,5 % (contre 10 % à l’heure actuelle) pour les travaux de maintenance, de construction et de réhabilitation des logements sociaux. Autrement dit, des travaux « qui relèvent incontestablement de la première nécessité », écrivent-ils au ministre.
Enfin, Métro et Absise plaident pour « un plan national de soutien massif à l’habitat », qu’il soit public ou privé. Ainsi que des mesures de soutien en direction des ménages en difficultés, « tout en sécurisant financièrement les organismes ». Ou encore une « mise à disposition gratuite, ou à des conditions attractives, de terrains appartenant à l’État pour faciliter les opérations de construction de logements sociaux ».