FIL INFO — Pour le syndicat Sud-PTT Isère-Savoie, la crise sanitaire met en évidence la nécessité de renationaliser La Poste. À ses yeux, la société s’est en effet coupée de sa mission de service public au nom de la rentabilité, quitte à compromettre la santé de son personnel.
« Si nous voulons un vrai service public, il faut sortir La Poste des griffes de la finance et la renationaliser », affirme comme un cri du cœur Sud-PTT Isère-Savoie dans un (nouveau) communiqué. Le syndicat, particulièrement actif depuis le début de la crise sanitaire, n’a pas apprécié les déclarations du PDG de La Poste… qui s’est félicité de l’augmentation du nombre de colis pris en charge. Ainsi que l’a relayé, parmi d’autres médias, Europe 1.
Une déclaration « indécente » aux yeux des syndicalistes, pour qui Philippe Wahl « ne pense qu’en termes de parts de marché ». Sud-PTT n’hésite par ailleurs pas à accuser la direction de La Poste d’avoir « minimisé la gravité de l’épidémie » et de ne pas avoir mis en place de mesures de protection pour ses salariés. Au risque de créer « de véritables foyers épidémiques » dans les centres postaux. Comme celui de Moirans, mis en arrêt suite à des cas de contamination ?
« Une petite clique de technocrates »
Après plusieurs arrêts de travail et une assignation devant le tribunal, des masques ont été livrés dans les services et des mesures de sécurité mises en place. C’est du moins la chronologie des événements telle que la présente le syndicat. Et « la preuve que ces hauts dirigeants de La Poste ne servent pas à grand chose, leur PDG en tête qui, avec un salaire annuel de 450 000 euros par an, nous coûte cher », poursuit-il.
Conclusion : « Les personnels et les associations d’usagers doivent avoir un réel pouvoir de décision sur l’évolution de La Poste, pas comme aujourd’hui une petite clique de technocrates sortie de grandes écoles qui décide de tout ». C’est pourquoi le syndicat appelle à une reprise en main de La Poste par l’État, qui ne possède aujourd’hui plus que 34 % des actions du groupe.
Les revendications qui en découlent ? Une charge des tournées déterminée par les facteurs eux-mêmes pour leur permettre d’assurer une mission gratuite de veille sociale auprès des plus fragiles. Des tarifs de timbres et de colis décidés par les usagers et les élus, et des services bancaires gratuits pour les plus démunis. Ainsi qu’une titularisation de tous les salariés en CDD ou intérimaires, et des salaires de postiers fixés à 2 000 euros nets minimum.