FIL INFO — Dans une tribune publiée par Les Échos, 200 chefs d’entreprise appellent à l’annulation des loyers des commerces durant le confinement. Pour les PDG, les bailleurs privés doivent jouer le jeu de la sauvegarde de l’activité économique. Le dirigeant du groupe grenoblois Spartoo compte parmi les signataires, alors que sa marque André est actuellement placée en redressement judiciaire.
« Pour sauver le commerce, les bailleurs doivent prendre leur part. » Tel est le titre d’une tribune publiée sur le site des Échos et signée par un collectif de 200 dirigeants de grandes enseignes françaises. Les chefs d’entreprise appellent ainsi les bailleurs à renoncer à percevoir les loyers des commerces fermés durant la période de confinement. Parmi eux, Boris Saragaglia, PDG du groupe grenoblois Spartoo.
Pour ces chefs d’entreprise, demander à des commerçants de payer malgré tout leur loyer « témoigne d’une absence totale de compréhension de l’ampleur de la crise ». Or, disent-ils, la question est vitale. « Si nous ne résolvons pas le grave problème des loyers, nous ne survivrons pas », écrit ainsi Spartoo. Qui rappelle que les loyers représentent 20 % du chiffre d’affaires des enseignes.
Les signataires pour l’annulation puis l’indexation des loyers
La demande des signataires ? « L’annulation des loyers durant la période de fermeture et leur indexation sur la réalité de notre activité après la reprise ». Et la tribune d’appeler l’État à vérifier que les aides accordées aux entreprises servent bien à sauvegarder l’activité. « Les prêts garantis par l’État doivent servir à maintenir les emplois à la réouverture, pas à payer des loyers pendant la fermeture », jugent les chefs d’entreprise.
« Le groupe Spartoo appelle le gouvernement à mettre en urgence tout en œuvre pour permettre aux commerçants de traverser la crise et de relancer l’activité dans les prochains mois », écrit de son côté la société grenobloise.
La question est d’autant plus douloureuse pour les magasins André. Propriété de Spartoo depuis 2018, la marque centenaire a été placée en redressement judiciaire au mois d’avril 2020. Déjà fragilisés par les mouvements sociaux en centre-ville, les magasins André pourraient ne pas se remettre des mesures de fermeture sur fond de confinement. Et plus encore si Spartoo doit honorer les loyers des 120 magasins encore présents sur le territoire ?