FOCUS – La Ville de Grenoble annonce la tenue d’un conseil municipal lundi 20 avril… en visioconférence pour cause de confinement. Éric Piolle portera notamment une délibération validant les mesures prises par la Ville de Grenoble pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. L’occasion d’une polémique ? S’il assure rester « positif », Alain Carignon, élu d’opposition et candidat aux municipales, n’en charge pas moins l’action du maire de Grenoble.
« C’est l’ensemble des conseillères et conseillers municipaux que nous pouvons remercier aujourd’hui des débats qui se sont tenus pendant six ans », déclarait Éric Piolle lors du conseil municipal du lundi 10 février. Un conseil municipal qui devait en effet être le dernier de la mandature du maire de Grenoble, les élections municipales du mois de mars étant censées rebattre les cartes des organigrammes. De la majorité comme de l’opposition.
Changement de programme avec l’épidémie de coronavirus : un conseil municipal se tiendra lundi 20 avril à Grenoble, en présence des élus issus des municipales de 2014. « Le maire de Grenoble a annoncé […], lors d’une conférence des présidents de groupes, sa volonté de tenir un conseil municipal au plus tôt pour ouvrir un espace de dialogue avec l’ensemble des élu-es, partager et construire collectivement la gestion de la crise sanitaire », écrit ainsi la Ville.
Un conseil municipal en visioconférence
Pas question toutefois de rassembler les élus dans une même salle. Alors que les derniers conseils municipaux de Grenoble se sont tenus dans le bâtiment de la Métropole, suite à l’incendie de l’Hôtel de Ville, celui du 20 avril aura lieu… en visioconférence. Une disposition prévue par une ordonnance en date du 1er avril, « visant à assurer la continuité du fonctionnement des institutions locales et de l’exercice des compétences des collectivités territoriales ».
À l’ordre du jour : un conseil municipal « de crise » avec compte-rendu et délibération sur es mesures prises par la Ville face au coronavirus et au confinement. Prévu à 15 heures, le conseil sera diffusé en direct sur le site de la Ville de Grenoble. Quelle plateforme sera utilisée ? Une traduction en langue des signes sera-t-elle possible ? La Ville de Grenoble n’a pas (encore) donné d’autres détails techniques. Mais le maire de Grenoble indiquait lundi 14 avril que tout serait fait pour que chacun élu qui le souhaite puisse participer.
Le recours à la visioconférence met surtout en lumière l’adaptation des institutions face au confinement. Une question déjà polémique en mars 2020, quand la préfecture de l’Isère fixaient les règles… du rassemblement physique des conseils municipaux élus dès le premier tour. Une « aberration », avait jugé le maire de Grenoble, tout comme le président du Département de l’Isère. L’État a finalement remis à plus tard l’installation des nouveaux élus.
Alain Carignon charge le maire de Grenoble
Faut-il compter sur une « union municipale » par temps de crise ? Pas à en croire une récente communication d’Alain Carignon, conseiller municipal d’opposition et candidat aux élections municipales de Grenoble. L’élu explique ainsi avoir demandé « des initiatives complémentaires » à la Ville. « Il s’agirait de viser l’objectif “tous masqués” qui serait un facteur de sécurité sanitaire complémentaire », écrit-il.
La réponse du maire de Grenoble ? « Éric Piolle m’a répondu se contenter de relayer la position de l’Académie de médecine et m’a affirmé : “Il est hors de question de fournir des masques à la population” », poursuit Alain Carignon dans son communiqué. Interrogé sur cette citation, le maire de Grenoble refuse de commenter et hausse les épaules : « Je laisse Alain Carignon à ses élucubrations. »
Un Alain Carignon qui assure toutefois ne vouloir engager « aucune polémique sur ce point ». Et sur d’autres ? L’élu d’opposition dénonce en effet le refus de l’équipe en place « de profiter de la période de confinement pour effectuer un nettoyage général de la ville sur la base du volontariat du personnel […] ». Ou décrit un maire sans capacité d’innover. Que cela soit sur la gratuité des transports pour les soignants, la prime au personnel communal sur le terrain ou l’accueil des personnes sans abris.
« Au nom de l’opposition, je demeurerai positif et constructif dans la crise afin de contribuer à faire de Grenoble une ville exemplaire », insiste pourtant Alain Carignon. Qui conclut en évoquant dans une curieuse formule « la responsabilité qui [leur] a été confiée le 15 mars par les Grenoblois de les représenter ». Quand bien même un premier tour des municipales ne confère aucune légitimité en matière de « représentation ».