EN BREF – Une nouvelle protection efficace et bon marché va-t-elle bientôt être disponible ? Le collectif d’industriels Voc-Cov annonce en tout cas la création d’un masque baptisé Ocov, doté d’une grande étanchéité et équipé de filtres lavables et réutilisables. 5 000 exemplaires sont en cours de production, mais Voc-Cov table sur plus de 5 millions d’unités fabriquées d’ici la fin du mois de juin.
Bientôt un nouveau masque anti-coronavirus sur le marché, efficace et meilleur marché ? C’est ce qu’annonce le collectif Voc-Cov. Soit l’acronyme de « volonté d’organiser contre le Covid-19 ».
Composé d’acteurs de la filière industrielle de la région grenobloise, Voc-Cov s’est fait connaître en réalisant d’importantes collectes de masques dans les entreprises à destination des professionnels de santé. Et franchit à présent une nouvelle étape en lançant la production et la commercialisation de son propre masque.
« Depuis le 16 mars dernier, date de sa création sous l’impulsion et la coordination du collectif grenoblois Voc-Cov, un écosystème collaboratif travaille à la conception et au déploiement à grande échelle d’un masque réutilisable », explique le collectif sur son site Internet.
Résultat ? Un masque baptisé Ocov. Qui se veut « économique, durable, et [pouvant] être fabriqué en grande quantité ». 5 000 unités sont d’ores et déjà en cours de fabrication.
Un masque équipé de filtres lavables et réutilisables
Le masque est aussi 100 % Région Auvergne-Rhône-Alpes. Aux manettes de son développement : le CEA de Grenoble et de grandes entreprises comme Araymond, Schneider ou Michelin. Sans oublier des PME comme Sofileta (Bourgoin-Jallieu) ou Ouvry (Lyon). Voc-Cov signale également le concours de la Ville de Grenoble, de la préfecture de l’Isère, du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes ou du CHU Grenoble-Alpes.
Quelles fonctionnalités techniques pour le masque Ocov ? Sa fiche technique établie par la société Ouvry le décrit comme « un masque de protection de type FM Px (Face Mask) qui comprend une pièce faciale souple qui recouvre le nez, la bouche et le menton, ainsi que des filtres remplaçables et réutilisables ». Le tout est composé d’une « jupe en plastique médical souple », de deux sangles et d’un filtre lavable maintenu par une grille et un capuchon.
C’est bien le caractère lavable et réutilisable du masque qui fait la grande spécificité du masque, souligne Voc-Cov. « Avec un seul sachet de 5 filtre lavables 20 fois, le masque Ocov permet 100 utilisations », vante Ouvry. Il pourrait ainsi remplacer 100 masques jetables de type FFP. Son prix ? 18 euros le masque, et 10 euros le sachet de filtres. Soit 28 euros pour 100 utilisations, quand un masque FFP2 jetable coûte à l’unité environ 3 euros.
Plus de cinq millions de masques produits d’ici fin juin
Autres points forts, toujours selon la société Ouvry ? Le masque Ocov offrirait au final « un niveau de protection bien plus élevé que les masques de type FFP1, FFP2 ou lavables […] grâce à un taux de fuite très faible ». Tout en assurant « une bonne étanchéité entre l’atmosphère ambiante et le visage du porteur (que sa peau soit sèche ou humide) lorsqu’il bouge la tête ». Et « un excellent confort au porté longue durée ».
Outre la pré-série de 5 000 unités, Voc-Cov table sur une capacité de production d’un million de masques par semaine courant mai, « soit une production dépassant 5 millions d’ici fin juin ». Un peu tard ? « Même si ça arrive après le pic de la crise pour les CHU, la baisse de l’épidémie sera longue et on en aura besoin pour le déconfinement », explique le porte-parole du collectif Pierre-Emmanuel Frot dans le Midi libre.
Alors que 130 000 masques Ocov sont d’ores et déjà réservés, l’entreprise Michelin annonce qu’elle en offrira une partie aux Autorités régionales de santé (ARS). Reste toutefois à savoir si les nouveaux masques seront exploitables par les praticiens. « Les autorités sanitaires ont le dossier entre les mains », poursuit Pierre-Emmanuel Frot. Qui estime que le masque est équipé pour répondre à tous les types de besoins.