FOCUS – La liste Gières avenir village citoyen dresse un bilan très négatif du maire socialiste sortant Pierre Verri. Ce dernier défend de son côté les actions menées par la Ville depuis six ans et s’engage à les poursuivre.
Une alternative. C’est ce que veut offrir la liste citoyenne Gières avenir village citoyen à travers sa candidature.
En effet, c’est la seule liste d’opposition face à celle du maire sortant Pierre Verri. Et elle dresse un bilan plutôt décevant de la mandature précédente. Pour elle, les habitants de la commune ne se sentent pas écoutés par la municipalité.
La citoyenneté, renforcée ou bafouée ?
Le maire oppose au contraire que « sept commissions thématiques ont déjà été mises en place à Gières ». Et que des rencontres entre élus et citoyens sont organisées tous les premiers mardis du mois à différents endroits de la ville.
« En six ans, [cela représente] plus de 60 réunions, sans compter dix-huit réunions de quartier plus formelles », énumère Pierre Verri.
Mais pour la liste d’opposition, tout ceci n’est qu’un écran de fumée. « Oui, ces réunions existent mais, pour les projets importants, les habitants ont le sentiment que les décisions de la mairie sont déjà prises. Il n’y a pas vraiment de concertation ou de compromis possible sur les grands projets », rétorque ainsi Sylvain Stamboulian, tête de liste pour Gières avenir village citoyen.
La démocratie directe en question à Gières
Le candidat en veut notamment pour preuve le projet de la place de la République : « Plus qu’une concertation, c’était plutôt une réunion d’information, car elle était organisée quelques jours avant le dépôt du permis de construire. » Une logique qu’ils promettent de changer en organisant une véritable démocratie directe à Gières.
Des accusations dont le maire PS s’étonne. « Nous reprocher aujourd’hui de ne pas écouter les citoyens, ça me fait sourire. Et ce n’est pas ce que me disent les électeurs sur le terrain, ni ce qu’on me dit en commission », affirme Pierre Verri.
« L’opposition a toujours beau jeu, mais je n’ai jamais vu la tête de liste de l’opposition dans une seule commission, un seul conseil municipal… Je comprends qu’il s’inquiète de la participation citoyenne, étant donné qu’il n’y participe pas. Alors je l’invite à venir en commission », assène-t-il.
L’écologie en ligne de mire : bétonisation ou végétalisation ?
Gières avenir se veut également critique sur le bilan écologique, en raison de la forte urbanisation de la commune. Pour la liste d’opposition, la mairie fait en effet le choix du tout béton. Elle lui reproche notamment la non-utilisation de matériaux bio-sourcés et le bilan carbone qui en résulte. « Sur les 373 logements récemment créés, [cela fait] 35 000 tonnes de CO2 rejetés dans la nature », s’indigne Sylvain Stamboulian. « De plus, le parc près de l’ancienne poste va être amputé de 37 % pour la construction d’un nouveau bâtiment », ajoute-t-il.
La liste dénonce aussi une baisse du nombre d’arbres et de parcs. Ce qui a, selon elle, favorisé les îlots de chaleur. « C’est faux ! », répond le maire. « Les chiffres sont là : on a planté plus d’arbres qu’on en a retirés. Et pour le projet Cœur de Ville, on a désimperméabilisé 800 m2 de béton et enlevé des places de stationnement pour planter des arbres. »
Pierre Verri rappelle également le tout nouveau réseau de chaleur au bois local de la ville et l’écoquartier 100 % piéton. Ainsi que la mise en place d’une cinquantaine de parcelles de jardins familiaux. Et il promet, si il est réélu, de planter plusieurs centaines d’arbres fruitiers dans une zone ouverte aux citoyens.
L’école René Cassin : principal point de blocage
L’école René Cassin est aussi un gros point de discorde entre les deux listes. Si le maire concède que, pour l’instant, la cour d’école a été réduite, il rappelle qu’« il ne faut pas regarder ce projet en phase travaux mais dans sa globalité. La cour va retrouver sa surface originelle et peut-être même plus, une fois le projet fini. On va aussi transférer l’entrée du côté piéton », promet le maire.
Des promesses auxquelles Gières avenir ne croit pas. « M. Verri parle beaucoup de chiffres mais ce n’est pas ce que l’on observe », affirme Sylvain Stamboulian. « L’école va être enfermée entre deux bâtiments en béton, ce qui va cacher la vue sur les montagnes mais aussi créer un îlot de chaleur. L’école a déjà dû fermer deux jour cet été à cause de la canicule », s’alarme-t-il.
Et ce n’est pas tout. « On regarde le projet dans sa globalité et on observe que la cour d’école va perdre 12 % de sa surface initiale. Sans compter que les effectifs vont augmenter », souligne-t-il. « On est encore au-dessus des normes de l’Éducation nationale, rappelle le candidat, mais il ne faut pas enlever aux enfants ce qu’ils ont déjà », concède-t-il.
Sur les finances, tout le monde s’accorde
Finalement, le seul point d’accord semble être celui des finances. La liste d’opposition salue la saine gestion du maire sortant, « bien que Gières reste 42e commune la plus chère de France ». De son côté, Pierre Verri rappelle que « la pression fiscale faible – la division par deux de la taxe d’habitation et l’absence d’augmentation d’impôts au cours du mandat – permettra une capacité d’investissement de 19 millions pour le prochain mandat ». Et le maire sortant de souligner, pour finir, ne pas avoir eu recours à l’emprunt durant sa précédente mandature.
Une bataille de chiffres et une confrontation de points de vue que les Giérois devront trancher ce dimanche 15 mars.
Anissa Duport-Levanti