FOCUS – L’annonce du ministère de la Santé d’interdire tout rassemblement de plus de 1 000 personnes à cause du coronavirus a des conséquences pour les clubs de sport grenoblois, qui voient les modalités d’organisation de leurs matchs ou leur calendrier chamboulés. L’impact économique pourrait s’avérer douloureux.
Deuxième pays européen le plus touché par le coronavirus derrière l’Italie, la France a durci ses mesures pour tenter de freiner sa propagation. Jusqu’au 8 mars, tout rassemblement de plus de 5 000 personnes était interdit. Depuis cette date, avec le développement du coronavirus dans l’Hexagone, la jauge a été abaissée à 1 000 personnes, décision communiquée par le ministre de la Santé Olivier Véran.
À la suite de cette annonce, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a indiqué, lundi 9 mars, que « dans cette période, le huis clos peut devenir notre doctrine d’organisation et du sport professionnel ». C’est ainsi la solution préconisée aujourd’hui. Sinon, les organisateurs devront limiter leur jauge à 1 000 personnes en comptant les sportifs. Quand c’est possible, le report d’un événement ou d’une compétition est aussi permis. Des mesures qui s’appliqueront au moins jusqu’au 15 avril.
Le GF38 dans des stades vides, des matchs reportés pour le FCG ?
Quelles conséquences pour les clubs professionnels grenoblois ? En football, le GF38 doit disputer quatre matchs de Ligue 2 d’ici la mi-avril : à Orléans le 13 mars, contre Auxerre le 20 mars, au Paris FC le 3 avril et face au Mans le 10 avril. Ces rencontres, comme toutes celles de Ligue 1 et les autres de Ligue 2 jusqu’au 15 avril, se dérouleront à huis clos, a annoncé la Ligue de football professionnel (LFP), ce mardi 10 mars dans l’après-midi. Mardi matin, le GF38 avait déjà décidé de suspendre sa billetterie en ligne.
Côté rugby, les joueurs du FCG sont actuellement en vacances, le championnat de Pro D2 faisant relâche jusqu’à fin mars. Le 27, le FCG doit accueillir Carcassonne, puis Vannes le 4 avril avant de se déplacer à Valence le 10. Lundi, la tendance était qu’un huis clos systématique soit instauré pour tous les matchs de Top 14, la première division, et de Pro D2.
Mais certains clubs comme Toulouse, Clermont et Perpignan sont contre pour des raisons économiques évidentes et demandent un report des championnats de deux mois. La décision finale ne sera pas rendue ce mardi soir, a indiqué Paul Goze, le président de la Ligue nationale de rugby (LNR). Elle pourrait ne pas être connue avant plusieurs jours.
Les Brûleurs de Loups dans le flou
Concernant le hockey sur glace, les premiers matchs de la demi-finale des Brûleurs de Loups contre Amiens ou Mulhouse n’auront pas lieu avant le mardi 17 mars. Au mieux. Les phases finales, les fameux play-offs, sont en effet suspendues jusqu’à cette date, décision prise par la Fédération française de hockey sur glace (FFHG), lundi 9 mars.
« Cette période de suspension des play-offs sera l’occasion, pour chaque club, de se rapprocher de l’ensemble de ses interlocuteurs locaux afin de mieux mesurer l’impact économique des mesures de restriction prises par le gouvernement et les préfectures et de trouver la situation la plus adaptée à chaque situation particulière », a indiqué la FFHG par voie de communiqué.
Lors d’une conférence de presse tenue avant cette décision, Jacques Reboh, le président des Brûleurs des Loups, avait pour sa part précisé que, lors des play-offs, « une soirée de hockey dans notre patinoire rapporte entre 100 000 et 150 000 euros avec une marge nette de 70 000 euros ». Une manne importante.
Une réunion entre les clubs et la Fédération est prévue le 17 mars pour refaire un point sur la situation. Le Bureau directeur de la FFHG décidera alors de la suite de la compétition. Si le championnat du monde Division 1A, prévu du 27 avril au 3 mai, où l’équipe de France est engagée, est annulé, un report des play-offs est envisageable. S’il est maintenu, la question de leur annulation se posera.
La fête un peu gâchée pour le retour de Paris-Nice en Isère
Côté cyclisme, le Paris-Nice, dont la cinquième étape se termine jeudi 12 mars à La Côte-Saint-André, une première pour l’Isère depuis vingt ans, s’est élancé le 8 mars mais des mesures de précaution ont été prises puis renforcées depuis l’annonce de l’interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes.
Alors que déjà les selfies et les autographes avec les coureurs étaient notamment proscrits, ASO, l’organisateur a indiqué de « nouvelles restrictions d’accès au public », avec « la mise en place d’un sas de protection à 100 mètres du podium pour les départs et à 300 mètres pour les arrivées ». En clair, les spectateurs ne sont plus autorisés dans ces zones. Une forme de huis clos, là aussi.
Football, rugby, hockey sur glace, cyclisme mais aussi handball, basket-ball, volley-ball, football américain… C’est l’ensemble des clubs de sport isérois qui est frappé par le coronavirus.
Laurent Genin