FOCUS – Pour Olivier Noblecourt, le maire sortant est responsable de la fracture de la gauche aux élections municipales. Il appelle les Grenoblois à voter pour Grenoble Nouvel Air et refuse toute alliance avec Émilie Chalas et Éric Piolle.
« Nous sommes la seule liste à incarner une véritable alternative crédible pour Grenoble. » Les mots du candidat de Grenoble Nouvel Air sont clairs. Olivier Noblecourt fustige le choix du maire sortant, qui « refuse d’élargir le rassemblement et considère les autres listes de gauche comme incompatibles avec la sienne. » De même, il dénonce le dogmatisme de la municipalité dans la conduite de sa politique. « Éric Piolle, c’est le 49 – 3 permanent », lâche le candidat.
Selon Olivier Noblecourt, Éric Piolle aurait peur de son bilan
Pour lui, le constat est sans appel : Éric Piolle est responsable de la division de la gauche à Grenoble. « Le rassemblement est toujours la responsabilité du plus fort », explique-t-il. « Quand le PS était au pouvoir, il a fait l’erreur de ne pas s’ouvrir. Cette fois-ci, c’est au tour d’Éric Piolle de faire cette erreur. »
Il demande donc aux électeurs de se baser sur le bilan du maire sortant pour faire leur choix. Un bilan dont Éric Piolle a « peur, car il ne le défend pas et il ne l’assume pas devant les Grenoblois », tranche Sarah Boukkala, colistière et membre du Parti radical de gauche (PRG).
« Quand on se dit de gauche, il faut accepter d’être jugé sur ses actions envers les plus précaires, et à ce niveau-là, le compte n’y est pas », complète-t-elle.
Jeu, set et match
Grenoble Nouvel Air assure que tout se jouera au premier tour. Ainsi, Olivier Noblecourt exhorte les Grenoblois à « se sentir libres de voter pour leurs convictions plutôt que pour une posture. » C’est-à-dire à voter pour sa liste contre celle d’Éric Piolle, sans avoir peur de laisser un boulevard à Alain Carignon, l’ancien maire de Grenoble.
Pour lui, en effet, les 20 % du candidat de la droite au dernier sondage ne sont pas significatifs. « Il n’y a pas de risque Carignon. Il est en panne de dynamique. Il nous avait promis une vague, on assiste à une vaguelette », ironise-t-il. Et de renchérir que « Grenoble est solidement ancrée à gauche. »
Émilie Chalas balayée ?
Pas de soucis à se faire non plus du côté d’Émilie Chalas, qu’il considère en perte de vitesse et balayée par le recours au 43.9 du gouvernement sur la réforme des retraites. Olivier Noblecourt regrette également « l’agressivité incontrôlée de la tête de liste LREM, ainsi que ses mensonges. » De quoi renforcer la décision de Grenoble Nouvel Air de refuser toute forme d’alliance. Sans compter l’appel récent de 11 marcheurs à voter pour Olivier Noblecourt, qui tombe comme du pain béni.
Une possible alliance au second tour
Alors, pas d’alliance au premier tour, mais quid du second ? A priori, pas d’alliance non plus. Sauf à voir une percée d’Alain Carignon, fort peu probable selon le candidat. Dans ce cas, une alliance avec Éric Piolle ne serait alors pas à écarter pour éviter l’élection de l’ancien maire de Grenoble, condamné en 1996 pour corruption.
Mais comment se rassembler autour d’un bilan et d’un programme largement critiqués par Grenoble Nouvel Air ? « Il ne faut pas confondre les désaccords politiques que nous avons avec Éric Piolle et notre profond rejet des valeurs portées par Alain Carignon », tempère Olivier Noblecourt.
Si le risque est réel à ses yeux, la liste fera tout pour que le candidat de droite ne passe pas. Mais pour l’heure, ses membres croient dur comme fer en sa capacité à gagner l’élection.
Anissa Duport-Levanti