EN BREF – Exclus du Parti socialiste pour avoir rejoint la liste du maire sortant Éric Piolle (EELV), trois Grenoblois saisissent la commission nationale des conflits. lls dénoncent le court-circuitage par les instances fédérales des procédures internes du parti mais aussi, dans une lettre ouverte à Olivier Faure, une « communication politique au service d’Olivier Noblecourt ».
Ils ont été exclus du Parti socialiste, le 29 janvier dernier. Trois Grenoblois, poussés vers la sortie par le bureau fédéral de l’Isère pour avoir rejoint la liste d’Éric Piolle (EELV), annoncent saisir la commission nationale des conflits. Ils dénoncent le procédé mais aussi des entorses aux statuts du parti.
« Une exclusion est prononcée par la commission fédérale des conflits ou directement par la commission nationale et non par le bureau fédéral », souligne Maxence Alloto, l’ex co-secrétaire de la section du PS. « La commission des conflits permet d’avoir un débat contradictoire. Elle ne s’est jamais réunie. »
« Quand on entre en dissidence, on est exclu »
C’est en effet le bureau fédéral qui a décidé de l’exclusion, à l’unanimité, de Maxence Alloto mais aussi d’Hosny Ben Rejeb, référent quartiers sud, et de Khadija Djellal, secrétaire adjointe. Un peu vite ? La commission fédérale des conflits a bien été saisie, mais elle ne s’est pas encore réunie. « Si ce n’est pas nous qui prenons cette décision, c’est le national qui la prendra. Quand on entre en dissidence, on est exclu, c’est prévu par les statuts du parti. Ce n’est qu’une question de procédure », répond-on du côté du PS à Grenoble.
En septembre dernier, Maxence Alloto avait dénoncé le court-circuitage du processus de désignation du premier des socialistes à Grenoble par les instances fédérales.
Avant que le bureau national n’entérine en décembre – après le bureau fédéral – le soutien à la liste conduite par le délégué interministériel Olivier Noblecourt (ex-PS).
Suite et pas fin des querelles intestines au PS à Grenoble ? Les trois socialistes exclus n’entendent pas en rester là. Et annoncent saisir le tribunal administratif si la commission nationale des conflits « botte en touche ». En attendant, soutenus par Grenoble en commun, ils ont dans une lettre ouverte interpellé le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure. Réfutant notamment le qualificatif de « dissidents ».
« Madame Le Maire de Paris sera exclue également de notre parti ? »
« Des dissidents pleinement alignés avec les valeurs et la ligne nationale du Parti socialiste que vous défendez avec force, soulignent-ils dans la lettre ouverte. Cette ligne qui prône le rassemblement de toutes les forces de gauche et qui vise à sortir de l’ambiguïté d’alliance ou de soutien direct ou indirect au parti présidentiel en affirmant sans cesse que nous sommes dans l’opposition pour offrir aux Françaises et Français une alternative à l’extrême droite et à Macron. »
Et ceux-ci de rappeler : « Anne Hidalgo, qui représente un beau visage de notre mouvement, a soutenu officiellement par voie de presse, Éric Piolle, et ainsi le rassemblement de la gauche. Cette initiative a été courageuse et témoigne de sa volonté d’unir la gauche, les écologistes, les humanistes pour transformer nos villes. Madame Le Maire de Paris sera exclue également de notre parti ? », interrogent-ils.
Patricia Cerinsek