REPORTAGE VIDÉO - Importante mobilisation à Grenoble où 25 000 personnes selon les syndicats, 5 400 pour les autorités, ont manifesté contre la réforme des retraites ce jeudi 9 janvier. Si ce n'est pas un record d'affluence, comparé aux chiffres du 5 décembre dernier, le soufflé de la contestation n'est manifestement pas retombé. Forts de ce regain, les syndicats appellent à amplifier le mouvement jusqu'à l'obtention du retrait du projet.
Si le gouvernement tablait sur l'enlisement de la situation, il lui faudra revoir sa stratégie. La mobilisation était en effet importante ce jeudi 9 janvier à Grenoble pour la quatrième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites.
Selon les services de la préfecture, c'est un cortège de 5 400 manifestants qui s'est élancé peu après 10 heures depuis l'esplanade de la gare pour rallier dans le calme la place de Verdun. Cette fois, les syndicats en ont compté quasiment cinq fois plus, soit 25 000 participants. À noter toutefois que ces chiffres accusent une légère baisse comparés à ceux de la manifestation du 5 décembre qui avait marqué le début de 36 jours de grève.
Les syndicats dénoncent un « semblant d'ouverture » du gouvernement
Pour cette première mobilisation de l'année, l'intersyndicale1CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU, Solidaires étudiants, Unef et UNL. avait appelé à manifester afin de demander « le retrait du projet de réforme ». Mais aussi d'exiger « l'ouverture de négociations constructives » en vue d’améliorer le régime actuel pour tous les secteurs professionnels. Sur leurs gardes, les organisations syndicales dénoncent en effet un « semblant d'ouverture » du gouvernement « qui n'a pas fait bouger les lignes » de la négociation.
Pour Solidaires, rien ne ressemble plus à un dialogue de sourds que la situation actuelle. « Lors de ses vœux, le président de la République, a confirmé qu’il n’entendait rien, se contentant de répéter les mêmes affirmations qui n’ont convaincu personne depuis deux ans », tacle le syndicat. Rejetant en bloc la retraite par points, les centrales syndicales comptent ainsi bien peser de tout leur poids en multipliant assemblées générales, grèves reconductibles, manifestations et rassemblements. Dont deux programmés ces 10 et 11 janvier à Grenoble.
Quelques slogans hostiles mais aucun incident
Dans l'imposant cortège, la motivation n'a pas faibli et les slogans contre le projet de réforme ont fusé. Notamment dans les rangs d'un groupe d'étudiants qui, partis à pied du campus, ont rallié le cortège peu avant qu'il ne s'ébranle. Quant aux nombreuses forces de l'ordre, leur présence était plus marquée que lors des manifestations des 5 et 17 décembre.
En particulier aux abords de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), où elles ont fait l'objet de slogans hostiles mais sans qu'aucun incident n'éclate.
Le seul couac de la manifestation ? La tentative d'un groupe, dont des gilets jaunes, de rejoindre la gare pour soutenir les cheminots en grève.
Les manifestants ne sont pas allés bien loin, très vite bloqués et redirigés vers le cortège par un cordon de police infranchissable. Un peu avant la dispersion de la manifestation place de Verdun, le cabinet du préfet a reçu une délégation de membres de l'intersyndicale. Las, « ça n'a rien donné de concret », ont-ils rapporté devant les manifestants. "Le cabinet nous a juste dit qu'il ferait remonter nos revendications. »
Joël Kermabon
1 CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU, Solidaires étudiants, Unef et UNL