FOCUS – Annonce surprise : Alain Carignon siégera au conseil municipal de Grenoble dès le mois de décembre 2019. La conseillère municipale Nathalie Béranger a en effet annoncé sa démission, de même que sa “remplaçante” Brigitte Boer, afin de permettre à l’ancien maire d’intégrer les rangs de l’opposition. Et de porter la campagne électorale jusque dans l’enceinte des débats municipaux. Quitte à susciter des commentaires acerbes.
Dernier coup d’éclat d’Alain Carignon : vingt-quatre ans après la fin prématurée de son mandat de maire de Grenoble et un passage par la case prison, le candidat déclaré aux municipales 2020 fera son retour au conseil municipal de la ville dès le mois de décembre. Neuvième sur la liste de Matthieu Chamussy en 2014, Alain Carignon n’avait jusque-là pu siéger face à la nouvelle majorité. C’est désormais possible… à la faveur de deux démissions successives.
Les démissions en question ? Celles de la conseillère municipale d’opposition Nathalie Béranger, puis de Brigitte Boer, en huitième position sur la liste Chamussy. Un tour de passe-passe démocratique qui permet à l’ancien maire de prendre place dans les rangs de l’opposition. De quoi promettre une saine ambiance face au maire Éric Piolle, qui ne cesse de fustiger son prédécesseur, invariablement qualifié de « corrompu ».
Une décision prise « collectivement »
Comment s’est prise cette décision ? « Collectivement », nous répond Nathalie Béranger. « J’ai fait part à Alain Carignon de mon souhait de rejoindre la liste de la société civile qu’il conduit. Après, il y a forcément eu discussion entre nous, et nous avons abouti à cette solution », explique-t-elle. Des discussions… et une condition ? « Ce n’est pas ce que je dis ! J’ai décidé par moi-même de faire monter Alain Carignon au conseil municipal pour qu’il puisse s’exprimer dès le mois de décembre », corrige l’ex-élue.
Et pas question de parler d’arrangement en échange d’un potentiel poste d’adjointe en cas de victoire en 2020. « Je n’ai pas de promesses de ce genre-là », affirme Nathalie Béranger. Pour qui le fait de permettre à Alain Carignon de siéger au conseil municipal « ajoute un plus au débat démocratique, tout simplement ».
Un plus… et une atmosphère de débat de campagne jusque dans la salle du conseil municipal. « Nous sommes en campagne ! », rétorque précisément l’ancienne conseillère. « Un budget va être voté au mois de décembre, et je ne suis pas choquée que l’on puisse en débattre. Aujourd’hui, c’est l’avenir qu’il faut regarder, et le budget cela fait partie de l’avenir de la Ville », considère ainsi Nathalie Béranger. Pour qui la présence du candidat Alain Carignon face au candidat Éric Piolle permettra de « savoir les axes politiques qui seront portés par les uns et les autres ».
Nathalie Béranger a‑t-elle « vendu son âme » ?
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