FIL INFO – Après plus d’un an de tiraillements au sein de la coalition au pouvoir, l’Italie a donné son feu vert au projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin entre la France et l’Italie. Acculée par Bruxelles qui avait fixé la date butoir au 26 juillet avant que ne s’évanouissent des crédits européens revus substantiellement à la hausse.
L’Italie vient de donner officiellement son feu vert à la poursuite des travaux du Lyon-Turin, cette ligne ferroviaire entre la France et l’Italie qui depuis trente ans n’en finit pas de ne pas voir le jour.
La décision a été plutôt discrète, annoncée le 26 juillet par l’administration du ministère italien des Transports – mais sans la signature de son ministre Danilo Toninelli, membre du Mouvement 5 Étoiles et farouche opposant au Lyon-Turin – à l’Inea, l’agence européenne qui gère les programmes d’investissements de l’Union européenne dans les réseaux de transports.
Le 23 juillet, le premier ministre confirme l’engagement de l’Italie
Et pour cause, voilà plus d’un an que les deux partis au pouvoir en Italie – 5 Étoiles opposé au projet et la Ligue du nord favorable – s’écharpent autour de la question du Lyon Turin. Jusqu’à ce que le 23 juillet, le premier ministre Giuseppe Conte ne sonne la fin de la récréation. Et confirme son engagement à réaliser le Lyon-Turin « dans l’intérêt national ».
Arrêter le chantier à ce stade « coûterait plus cher au pays que le terminer », a enfoncé le chef du gouvernement italien. Surtout, continuer sur la voie des tergiversations aurait tiré un trait sur une partie des financements européens alors que Bruxelles a fait passer sa part de 40 % à 55 %, allégeant de fait la facture italienne. L’Italie devrait ainsi payer 3,2 milliards d’euros au lieu des 4,7 milliards initialement prévus.
Ce n’est qu’une demi-surprise. Fin juin, Tunnel Euralpin Lyon-Turin (Telt), le maître d’ouvrage du Lyon-Turin avait pris les devants. Et annoncé le lancement de l’appel d’offres pour la réalisation de la partie italienne du tunnel de base. Les avis de marché avaient même été publiés au Journal officiel de l’Union européenne le 1erjuillet.
En France aussi, les tergiversations ont rythmé la vie du Lyon-Turin. On se souvient qu” Elisabeth Borne, ministre des Transports et désormais également ministre du Développement durable, avait prescrit une pause dans le calendrier des travaux. Avant d’être reprise de volée par Emmanuel Macron, confirmant l’engagement de la France dans le projet.
PC