EN BREF – Le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et SNCF Mobilités ont convenu d’un moratoire sur la fermeture des guichets de gare « sans solution alternative efficace ». Un moratoire qui engage la Région dans la recherche de nouveaux points où se procurer des titres de transports, proches des gares dont la SNCF veut fermer l’activité de vente et de conseil. Un peu tard toutefois pour quatre gares iséroises, dont quatre guichets ont baissé le rideau le 1er juin 2019.
« Nous ne pouvions pas rester les bras croisés devant la multiplication des fermetures des guichets dans les gares de notre Région ». Ainsi s’est exprimé le président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes à l’occasion de la signature d’un moratoire sur les fermetures de guichets. Laurent Wauquiez et Franck Lacroix, directeur général TER au sein de SNCF Mobilités, ont ainsi convenu de mettre fin aux fermetures « sans solution alternative efficace ».
De quoi satisfaire l’opposition écologiste de la Région ? En mai 2019, les élus du groupe RCES (Rassemblement citoyens, écologistes et solidaires) alertaient en effet la majorité sur les fermetures annoncées de quatre guichets en Isère : ceux des gares de Rives, Moirans, Brignoud et Goncelin. Le moratoire ne pourra pas les sauver : ceux-ci on baissé leurs rideaux le 1er juin, tout comme dans d’autres départements voisins dont la Drôme.
Plus de fermetures de guichets sans « solutions alternatives »
C’est visiblement le sort de guichets… auvergnats qui a décidé Laurent Wauquiez à taper du poing sur la table. « Il faut remettre du contact physique là où il a disparu, en inventant des solutions comme celles trouvées par La Poste pour compenser la fermeture de bureaux », avait ainsi déclaré le président de la Région en mentionnant les cas de l’Allier ou du Cantal. Le tout dans un entretien certes accordé au quotidien clermontois La Montagne.
Laurent Wauquiez a‑t-il été sensible au risque de fermetures de guichets dans les départements de l’Auvergne ? DR
Le moratoire signé entre la Région et la SNCF s’appuie sur trois engagements. D’une part, « SNCF Mobilités (…) prend l’engagement de ne pas fermer un point de vente en gare ferroviaire, tant qu’un dispositif alternatif efficace n’est pas proposé en substitution ». En échange de quoi, le Conseil régional s’appliquera à trouver les fameuses solutions alternatives de vente de billets de train, « avec un contact humain partout où cela sera nécessaire ».
S’appuyer sur les élus locaux pour fixer des points de vente
Le deuxième engagement rejoint le premier : « La Région Auvergne-Rhône-Alpes, avec l’appui de SNCF Mobilités présentera, au plus tard fin septembre 2019, un panel d’outils simples d’utilisation en vue d’assurer ce service public », écrit-elle. Des solutions qui doivent s’appuyer sur les outils déjà existants de la Région, autour notamment du dispositif Ourà mais aussi du « plan de transformation industrielle » CapTER 2020 de la SNCF.
Rassemblement pour la défense du service public devant la gare de Grenoble, en juin 2019. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Troisième engagement : « pour identifier les besoins et mettre en place les solutions les plus adaptées », la Région veut s’appuyer sur les élus locaux. Notamment sur les maires et les présidents des communautés de communes, communautés d’agglomération et autres métropoles. Les plus à même de déterminer où les points de vente doivent s’implanter, poursuit la Région. Non sans évoquer toutefois les mairies, les offices de tourisme ou encore les commerces.
Et de conclure : « Tous les habitants doivent avoir accès à des services publics de qualité, notamment lorsqu’il s’agit de pouvoir se déplacer, pour les trajets du quotidien comme pour les loisirs. » En particulier lorsque les habitants en question ne sont pas tous équipés pour acheter leurs titres de transport ou obtenir des renseignements via Internet. Et ceci même en-dehors de l’Auvergne.
Florent Mathieu
CLELLES, NOUVEAU TERMINUS DE LA LIGNE GRENOBLE-GAP ?
La SNCF envisage-t-elle de suspendre la circulation des trains de la ligne Grenoble-Gap au-delà de Clelles ? C’est ce qu’affirme le Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes, sur la base d’un courriel émanant du bureau horaire régional (BHR) de Chambéry que l’association explique avoir pu se procurer.
Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes mobilisé pour les gares de la ligne Grenoble-Gap. © Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes
Dans ce message, la possibilité de décréter Clelles comme terminus de la ligne est évoquée, au motif de difficultés causées par des « minutes supplémentaires ». Des minutes supplémentaires en lien avec les infrastructures de la ligne qui, faute de réhabilitation, occasionnent des ralentissements de parfois 10 km/h sur certains tronçons de voie.
« Normalement, il n’y a pas de problème »
Outre des informations contradictoires entre services, le collectif dénonce le fait que les ralentissements en question… sont déjà inclus dans la grille des horaires de train. En somme, il serait demandé au bureau horaire régional de fixer ses horaires en prenant deux fois en compte ces contraintes.
« Officiellement, le service se veut rassurant. Contacté par le collectif, [le BHR] a indiqué : “on a encore des études à faire mais normalement il n’y a pas de problème. Il faut faire attention aux rumeurs” », écrit le Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes. Qui, de toute évidence, prend la « rumeur » très au sérieux, et continue de craindre pour l’avenir de la ligne Grenoble-Gap malgré les propos rassurants émanant récemment de l’État.