REPORTAGE VIDÉO - Benoît Hamon était en visite à Grenoble, ce mardi 14 mai, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes. Au centre de cette visite, un thème qui lui est cher : la défense du service public. Après avoir rencontré des salariés et des syndicats et être passé par la Villeneuve d'Échirolles, le leader de Génération.s a mené une « agora citoyenne » sous la halle de la place aux Herbes.
« Je n'ai pas fait un programme franco-français. Le programme que je défends est un programme qui va être immédiatement européen », a déclaré Benoît Hamon, en visite ce mardi 14 mai à Grenoble.
Le chef de file de Génération.s, numéro un de la liste citoyenne du Printemps européen aux élections européennes, s'exprimait ainsi juste avant l'agora citoyenne programmée en début de soirée sous la halle de la place aux Herbes. Non sans être allé, dans l'après-midi, à la rencontre de salariés et de syndicats d'EDF et de GE Hydro et à la Villeneuve d'Échirolles pour visiter une épicerie solidaire ainsi qu'une maison de santé.
La défense du service public au centre de la visite de Benoît Hamon
Lors de cette visite de campagne dans la capitale des Alpes, Benoît Hamon était accompagné de Sarah Soilihi, numéro deux sur la liste, et des deux candidats locaux de l'étape que sont Zerrin Bataray et Paul Bron.
Bien des thèmes ont été abordés au cours du meeting auquel ont participé de 150 à 200 personnes. Notamment la manière dont certains pays européens traitent les migrants et l'instauration d'un « délit de solidarité ». Ou encore le « danger » qu'il y a à prédire comme inéluctable le seul affrontement entre les listes du Rassemblement national (RN) et de la République en marche (LREM). Sans oublier la division qui règne à gauche, avec sa mosaïque de listes en compétition.
Au centre de cette visite, s'est également imposé un thème cher à Benoît Hamon : la défense du service public, selon lui mal en point. Retour en images sur quelques séquences captées en fin d'après-midi.
« Macron a déjà joué ce coup-là lors des présidentielles »
Sur la multiplicité des propositions et des listes à gauche, Benoît Hamon ne décolère pas. Surtout après avoir appris que le directeur de campagne de LREM annonce une alliance probable entre les socialistes, les Verts, « les libéraux de M. Macron » et les conservateurs au parlement européen. « Si c'est le cas, ça veut dire que tous les engagements pris par les listes dites de gauche qui s'allieraient avec la droite et les libéraux tombent immédiatement », prédit-il.
Que préconise Génération.s ? « Nous, nous disons, par esprit de clarté, qu'il faut des coalitions d'écologistes et de gens de gauche pour mener le combat sur la transition écologique », martèle la tête de liste. Une préoccupation toute autre que celle d'un possible duel entre LREM et le RN.
Pour Benoît Hamon, c'est du réchauffé. « Macron a déjà joué ce coup-là lors des présidentielles et pense qu'il peut le rejouer », estime l'ex-ministre. Un jeu qui pourrait être dangereux car, à force de crier au loup, « un jour, le RN pourrait prendre le pouvoir », s'inquiète Benoît Hamon.
« L'idée que je me fais de mon job c'est d'unir et non pas de diviser »
« Je m'attache à faire une campagne là où beaucoup de citoyens sont éloignés de la politique. Beaucoup de gens me disaient “ne va pas là-bas, ça ne sert à rien, les gens ne votent pas” », se souvient Benoît Hamon. De fait, pour une frange de la population, la perception des élections européennes s'apparente bien souvent à un événement lointain qui ne les concernerait que peu.
Mais le leader de Génération.s réfute l'idée d'une pêche aux voix dans les quartiers populaires. « Je ne fais que mon boulot de responsable politique. L'idée que je me fais de mon job c'est d'unir et non pas de diviser », affirme Benoît Hamon. Ceux qui divisent beaucoup à son sens ? Macron, Le Pen. Et de s'indigner : « Rien ne m'insupporte plus que ceux qui mettent de l'huile sur le feu ! »
Joël Kermabon