EN BREF – Une éolienne sera installée courant 2020 au sommet de la Tour Perret, actuellement en cours de rénovation à Grenoble dans le parc Paul Mistral. Compacte et déployant une grande puissance, l’éolienne de l’édifice chéri des Grenoblois devrait alimenter la totalité des besoins en électricité de l’hôtel de Ville. Cette installation pourrait être la première d’une longue série s’égrenant jusqu’en 2022. Date à laquelle la Ville entend décrocher le titre de capitale verte européenne.
On ne regardera plus la Tour Perret de la même façon, l’année prochaine… Courant 2020, une éolienne aux ailes vertes et grises surplombera en effet l’édifice emblématique de Grenoble, construit en 1924 dans le parc Paul Mistral.
Cet engin de belle taille sera équipé de six pales, contre trois pour les éoliennes classiques, avec près de deux mètres d’envergure pour chacune. Un type d’éolienne révolutionnaire, adaptée au contexte urbain et à tous les vents.
Le comité de rénovation de la Tour Perret a longuement hésité entre le vert et le gris pour la couleur des ailes. Il a finalement opté pour les deux couleurs. « La couleur verte renvoie à l’écologie, et aux arbres centenaires du parc Paul-Mistral ; le gris rappelle la couleur du béton de la Tour Perret », justifie-t-il. Un argumentaire qui a visiblement séduit l’architecte des bâtiments de France. Ce dernier a ainsi levé les dernières réserves ce samedi 30 mars.
L’Europe a poussé à la roue
La Ville de Grenoble explique avoir voulu profiter de la rénovation de la Tour Perret pour marquer les esprits, et donner un grand coup d’accélérateur au processus de transition écologique. Un argumentaire martelé à plusieurs reprises par le maire de Grenoble, lors d’une conférence de presse organisée quelque peu dans l’urgence ce dimanche soir, afin de couper court aux rumeurs qui commençaient à courir dans les milieux avertis.
Alors que Grenoble brigue le titre de capitale verte européenne pour 2022, la Ville se devait de marquer les esprits. « Et on n’a rien sans rien », a lâché l’une des membres du comité de rénovation, venu apporter son soutien à l’équipe municipale.
La Ville doit de facto montrer patte blanche dans de nombreux domaines et notamment celui des énergies renouvelables.
Or en matière d’éoliennes, Grenoble est aux abonnés absents. À telle enseigne que, dans son dernier courrier de janvier, l’Europe pointe les lacunes de la collectivités dans ce domaine. Et l’Union européenne de recommander sans tarder à la Ville l’installation d’éoliennes très performantes s’intégrant dans le milieu urbain…
Des éoliennes sur les toits de la MC2, de la préfecture, du Musée dauphinois…
Le système d’éolienne choisi pour la Tour Perret a été breveté en 2017 par le laboratoire de physique et mécanique et énergies solaires de Pennsylvanie. Ces éoliennes d’une grande puissance aux ailes étonnamment souples ont été éprouvées à Détroit, Copenhague, Miskolc (Hongrie) et Chongqing (Chine).
La base de l’éolienne sera solidement scellée au niveau de la plateforme de la Tour Perret. Une prouesse technique, ne cachent pas les ingénieurs venus tout spécialement de Surströmming, en Finlande.
L’électricité produite par l’éolienne de la Tour Perret devrait couvrir une grande partie des besoins en électricité de l’hôtel de Ville. « Ce qui représente une économie substantielle, se félicitent le maire et son adjoint à la transition énergétique.« Le coût de l’éolienne et de son installation, supporté en grande partie par nos mécènes, seront ainsi amortis en seulement une petite dizaine d’années. »
Les études sont encore à peaufiner pour évaluer l’étendue de la couverture exacte de la production d’électricité. Si l’essai s’avère concluant, la MC2, le Théâtre de Grenoble, la préfecture, le Musée dauphinois, et les Maisons des habitants… sont en bonne place pour accueillir à leur tour une ou plusieurs éoliennes.
Parmi les partenaires, Gaz Électricité de Grenoble se trouve sans surprise en première ligne. L’entreprise locale de distribution a ainsi signé des deux mains une convention de partenariat avec la Ville pour la mise en place de ces « projets innovants qui s’inscrivent pleinement dans [sa] stratégie ». Autre partenaire de taille : l’énergéticien norvégien Gravlax qui possède déjà une solide expérience en la matière, avec l’installation d’un parc éolien au cœur d’un élevage géant de harengs.
SC
N.B. : Afin de lutter contre la propagation de fake news, Place Gre’net vous informe que cet article est paru le lendemain du 31 mars 2019 😉 ><)))°>