EN BREF – Cherif Boutafa, instructeur du domaine public, syndicaliste et candidat aux municipales de 2020, est entré dans la course. Ce dernier a présenté, ce samedi 23 février, les premiers colistiers qui l’accompagneront peut-être jusqu’à la mairie de Grenoble. L’occasion pour le syndicaliste de livrer quelques réflexions sur la campagne qui se profile.
Cherif Boutafa, instructeur du domaine public et syndicaliste, avait pris les devants pour ouvrir le ban des municipales de 2020. En effet, ce dernier avait annoncé sa candidature dès juillet 2017, sous la bannière de La République en marche (LREM). Une idée que ce « citoyen hors du sérail », comme il se définit lui-même, a définitivement abandonnée pour partir sans étiquette politique.
Cherif Boutafa se déclare aujourd’hui « prêt à rassembler », même si pour lui le profil de maire idéal n’existe pas. Il dispose déjà, pour sa campagne, d’une équipe d’une vingtaine de personnes. Pour la lancer, il a présenté ses premiers colistiers ce samedi 23 février sur le parvis de la gare de Grenoble. L’occasion pour le futur candidat de se livrer à quelques réflexions sur la campagne qui s’annonce.
« Il faut savoir faire sa place et s’y prendre suffisamment à l’avance »
Pas si simple de constituer une équipe, reconnaît Cherif Boutafa. Un défi encore plus difficile à relever pour les « nouveaux entrants en politique ». « Il faut savoir faire sa place et s’y prendre suffisamment à l’avance pour construire une équipe cohérente avec des objectifs ambitieux », explique-t-il. Raison qu’il invoque pour ne présenter, pour l’heure, qu’une petite partie de l’équipe.
Les profils des colistiers ? « Des profils d’engagement associatif ou citoyen. Beaucoup d’engagés se connaissent et nous avions un retour de terrain plutôt appréciable pour mener à bien une campagne », décrit Cherif Boutafa. Mais attention, « pas seulement pour gagner des voix mais pour présenter un projet adapté aux besoins des Grenoblois », précise-t-il.
« Les attaques peuvent être rudes, les échanges virulents »
Pour autant, Cherif Boutafa ne se berce pas d’illusions. « Se lancer en tête de liste, c’est prendre le risque de ne pas être aimé. […] Les attaques peuvent être rudes et les échanges virulents. Se lancer c’est aussi prendre ce risque », estime-t-il. L’occasion de tacler l’équipe en place dont les projets sont à son sens « des hérésies locales ».
« Certaines orientations ne correspondent pas à notre vision. Tant mieux ! C’est grâce à des désaccords que l’on peut mener un programme. Nous pouvons aussi faire changer les choses tout en restant dans une ligne conductrice, voire un héritage », relativise Cherif Boutafa.
Le délégué syndical sait bien qu’au cours de cette campagne on va l’attendre au tournant. « Si nous incarnons une “nouvelle tête”, on attend de nous du nouveau. Une nouvelle façon de travailler, de nouveaux axes de communication, de nouveaux projets. Les options sont nombreuses », énumère-t-il.
Si une ville peut expérimenter, elle ne doit pour autant pas être « sacrifiée » au nom d’une volonté personnelle, juge Cherif Boutafa. « Un projet de collectivité peut mettre du temps à porter ses fruits, même s’il ne nous paraît pas porteur. Pesons bien le pour et le contre avant de nous engager contre », prône-t-il prudemment.
« Ne quittons jamais notre carnet et notre stylo ! »
Cherif Boutafa l’assure, les citoyens, les associations, les commerces et entreprises attendent bien plus qu’un élu qui sait parler en public. Ce dont ils ont besoin c’est d’une vision, d’une volonté pour faire évoluer le territoire, estime-t-il. Comment ? « [En se projetant] ensemble dans un avenir à moyen et long terme pour savoir quels sont […] les projets structurants ».
Et si certains habitants n’en voient aucun ? « C’est peut-être qu’ils ne sont pas encore prêts à se lancer ! Mais pas de panique, ce n’est pas quelque chose qui vient parce qu’on y pense, ce sont des idées de fond qui peuvent jaillir […] », rétorque Cherif Boutafa.
À cet effet, « ne quittons jamais notre carnet et notre stylo ! […] Et n’hésitons pas à noter nos idées, bonnes ou mauvaises. Nous ferons le tri en temps voulu », professe le délégué FO.
Qui caresse l’espoir que l’accumulation de ces notes puisse lui permettre de « structurer une vision que nous avons sans doute déjà, mais qui peine à [s’installer] par manque de collectif et de confiance », conclut Cherif Boutafa.
Joël Kermabon