FOCUS – À l’initiative de Grenoblois « héritiers d’une tradition d’innovation sociale et de solidarité », une pétition de soutien à Emmanuel Macron est en ligne depuis ce dimanche 13 janvier. Un texte, d’abord été partagé via le réseau privé de ses initiateurs, qui a recueilli plus de 700 signatures en l’espace de quelques jours.
« Monsieur le Président, nous comptons sur vous, vous devez compter sur nous. » Ainsi débute l’appel lancé par des Grenoblois à l’intention d’Emmanuel Macron, en réaction au mouvement des Gilets jaunes. Un texte de soutien que ses auteurs ont tout d’abord diffusé dans un cadre privé, recueillant en quelques jours plus de 700 signatures. Et qui circule depuis le dimanche 13 janvier sous forme de pétition, sur la plateforme MesOpinions.
Les initiateurs de cet appel ? Des Grenoblois qui se présentent « héritiers d’une tradition d’innovation sociale et de solidarité », et dont un certain nombre proviennent de l’ancienne équipe municipale d’Hubert Dubedout. Le texte est ainsi né de l’initiative de Pierre Frappat, ancien journaliste, ancien professeur d’économie, ancien conseiller municipal de la Ville de Grenoble, et auteur de plusieurs ouvrages dont Hubert Dubedout, une pensée en action (Pug).
Des initiateurs issus du militantisme
Pierre Frappat a, par la suite, sollicité des proches, en l’occurrence Gérald Dulac, ancien adjoint à l’Économie sous le mandat de Michel Destot. Ainsi que la militante des droits des femmes Marie-France Motte, membre notamment du Comité régional de liaison et de coordination des associations féminines et féministes de Rhône-Alpes. Ou encore Jean-Louis Schwartzbrod, qui fut membre de l’équipe municipale Dubedout et président des Musiciens du Louvre Grenoble jusqu’en 2010. Une position n’engageant aucunement l’Orchestre, a tenu à faire savoir ce dernier. Qui affirme ne pas souhaiter se positionner sur ce débat.
D’autres personnes ont, elles aussi, rapidement rejoint l’aventure. Figurent ainsi les noms de l’avocat grenoblois Pierre-Jean Chapuis, militant ATD Quart-Monde. Du professeur et chercheur Félix Darve, et de Geneviève Clemancey, secrétaire de l’association Présence d’Hubert Dubedout. Des membres de la famille de Pierre Frappat répondent également à l’appel : le docteur Violaine Frappat et Thérèse-Marie Martin. Et même un prêtre, en la personne de Philippe Mouy !
« Nous nous sommes réunis et nous avons travaillé sur un texte que nous avons ensuite envoyé à notre réseau, sans distinction d’opinions », explique Gérald Dulac. L’objectif initial était de recueillir 200 signatures. Près de 750 personnes l’ont finalement signé. Un succès, privé, qui a motivé les rédacteurs du texte à se tourner vers une plateforme de pétition en ligne, afin de passer au niveau national.
Un soutien « vigilant et actif »
Objet de cet appel ? Rappeler la légitimité institutionnelle du président de la République, et l’inviter à « tenir bon » en s’appuyant « sur les territoires, les corps intermédiaires et les citoyens qui le veulent ». Ce alors qu’il a précisément été souvent reproché à Emmanuel Macron de vouloir “court-circuiter” les corps intermédiaires. Ou de ne pas assez prendre en compte les collectivités locales.
C’est bien à un « soutien vigilant et actif » qu’appellent les auteurs. Leur texte comporte d’ailleurs des exigences : mettre au premier plan « la justice sociale en matière fiscale », lutter contre la pauvreté ou le mal-logement, ou encore soutenir les territoires ruraux comme urbains. Sans oublier la question climatique, qui figure parmi les axes de « vigilance » de l’appel. « Nous attendons que vous passiez aux actes pour maîtriser le changement climatique, préserver la nature et la qualité de notre environnement », mentionne-t-il ainsi.
Un hommage à l’action d’Emmanuel Macron
Est-ce à dire que le texte se veut critique vis-à-vis de l’action d’Emmanuel Macron ? Pas exactement. Il ne manque pas, au contraire, de vanter ses « résultats ». Pour les auteurs, en 2019, « le travail salarié paye davantage » et « les entreprises retrouvent de la capacité à investir et à créer des emplois ». Le satisfecit concerne même les écoles, qui se réorganiseraient « pour la réussite d’un plus grand nombre d’enfants ».
La pétition salue encore l’augmentation des effectifs des forces de l’ordre, à même selon elle de mieux lutter contre la délinquance et le terrorisme. Enfin, ses auteurs disent clairement soutenir la volonté de l’État de « développer l’apprentissage et les formations qualifiantes ». Et y voient une réforme « décisive », en mesure à leurs yeux de « protéger chacun contre le chômage et [d”]apporter à l’économie et à la société les compétences qui leur manquent ».
Autant dire que les créateurs de la pétition ne portent pas spécialement dans leur cœur l’action des Gilets jaunes. Certes, écrivent-ils, ils doivent être « pris au sérieux » pour les besoins qu’ils expriment en matière de justice sociale ou de pouvoir d’achat. Mais les pétitionnaires estiment surtout que certains Gilets jaunes utilisent le mouvement « pour colporter leurs messages de haine, pour détruire, pour développer des menées factieuses ». Des dérives auxquelles la pétition ne veut pas laisser « le dernier mot ».