ENQUÊTE – Prôné de tous côtés, à commencer par les gilets jaunes, le Ric (référendum d’initiative citoyenne) serait la solution pour réconcilier les citoyens avec la vie politique. À condition toutefois de tirer les leçons du passé. Testé à Grenoble à l’échelle communale, le Ric n'a en effet eu aucun impact sur les décisions des élus municipaux… Et généré, au final, beaucoup de frustrations. Retour d'expérience sur cette initiative pourtant audacieuse.
Le référendum d’initiative citoyenne sera au menu du grand débat national qui se tient jusqu’en avril, organisé en réponse à la fronde des gilets jaunes.
Dans une récente vidéo publiée sur son compte Facebook, le maire de Grenoble a appelé de ses vœux la création d’un Ric, susceptible de donner du pouvoir d’agir aux citoyens.
« Dès 2016, Grenoble a réalisé le référendum d'initiative citoyenne », se félicite Eric Piolle dans cette petite pastille intitulée « Vive le Ric ».
Bricolé hors des clous légaux mais néanmoins prometteur, l’outil grenoblois n’aura duré que deux ans. A-t-il seulement permis aux citoyens d’infléchir la politique municipale dans ce laps de temps ? La question mérite d'être posée, à l’heure où le Ric est à peu près sur toutes les lèvres, et considéré, toujours est-il, par les gilets jaunes comme une réponse pour battre en brèche les injustices fiscales et sociales.
Qu'en a-t-il été à Grenoble ? Le maire écologiste passe complètement sous silence le bilan du dispositif municipal dans sa vidéo…
Il est vrai que les effets du Ric grenoblois sur les politiques publiques à Grenoble ont été pour ainsi dire quasi-nuls. A contrario, l’expérience a laissé un goût amer chez une bonne partie des citoyens.
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