REPORTAGE VIDÉO - Les gilets jaunes étaient à nouveau dans la rue un peu partout en France ce samedi 5 janvier pour l'acte VIII de leur contestation citoyenne. À Grenoble, près de 400 personnes ont manifesté depuis le parc Paul-Mistral pour terminer par une opération de blocage des trains à la gare. Dans leur collimateur ? Les médias suspectés de décrédibiliser leur mouvement en « déformant l'information ».
« La première partie de la journée ça va être au niveau des médias pour avoir des explications sur leurs méthodes », explique au porte-voix l'un des porte-parole des gilets jaunes grenoblois.
Ce dernier s'adresse à près de 400 gilets jaunes rassemblés pour l'acte VIII ce samedi 5 janvier au pied de la tour Perret, parc Paul-Mistral. Le coup d'envoi du huitième samedi de mobilisation depuis le 17 novembre 2018.
Haro sur les médias accusés de « déformer l'information »
On l'aura compris, ce sont les médias accusés de « déformer l'information » qui étaient au cœur de cette nouvelle journée de protestation. Les médias ou plutôt quelques-uns. Les gilets jaunes ont en effet distribué bons et mauvais points, certaines rédactions locales ayant trouvé grâce à leurs yeux.
Principalement dans leur ligne de mire ? Les chaînes nationales d'information en continu telles BFM TV, CNews et le groupe TF1, régulièrement attaqués de manière virale par les gilets jaunes sur les réseaux sociaux.
Plus localement, le cortège a ciblé France 3 Alpes au grand dam de ses journalistes. Retour en images sur les principales séquences ayant rythmé la matinée de cet acte VIII.
Une manifestation au trajet erratique
Après avoir rallié dans le calme le centre-ville de Grenoble jusqu'à la place Victor-Hugo, les gilets jaunes ont emprunté le cours Jean-Jaurès jusqu'à la Porte de France. S'en est suivie une valse-hésitation, à l'issue de laquelle les manifestants ont décidé de retourner dans les rues du centre-ville. Notamment vers la rue Félix-Poulat où quelques enseignes – Sephora, Galeries Lafayette et la Fnac – ont fermé à la hâte leurs rideaux devant l'afflux fluo.
Dans le même temps, le mobilier des terrasses du Burger King et du McDonald's a fini sur les rails du tramway ou entassé devant leur établissement aux cris de « Payez vos impôts ! » Le tout sous les yeux ébahis des nombreux chalands et consommateurs vaquant dans le centre-ville ce samedi après-midi.
Après quelques hésitations, les manifestants ont pris la direction de l'hôtel de police avant que les policiers ne les délogent des marches du commissariat. Ils ont alors poursuivi leur déambulation erratique en passant par la place de Verdun, à nouveau la place Victor-Hugo, puis l'avenue Alsace Lorraine jusqu'à la gare de Grenoble.
Une tentative de blocage des trains réprimée manu militari
Parvenus à la gare aux alentours de 15 heures, certains gilets jaunes dont les rangs s'étaient alors éclaircis sont descendus sur les voies pour bloquer le départ des trains. Mal leur en a pris. Les forces de l'ordre ont chargé et les ont délogés manu militari, faisant usage, sans s'économiser, de leurs matraques et grenades lacrymogènes.
De quoi mettre fin à l'acte VIII du mouvement à Grenoble. Non sans que certains manifestants se soient plaints de violences policières alors qu'ils regagnaient leur voiture, rapporte Le Dauphiné libéré.
Deux personnes en garde à vue et trois policiers légèrement blessés
Bilan de la journée ? Une garde à vue pour deux hommes, suspectés d'avoir jeté des projectiles contre les policiers. La Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) signale, par ailleurs, que trois policiers ont été légèrement blessés au cours des échauffourées.
Y aura-t-il un acte IX de la mobilisation des gilets jaunes ? L'assemblée générale, qui se tient désormais traditionnellement les dimanches suivant les dernières actions, en décidera. Reste que dans les rangs des gilets jaunes grenoblois mobilisés ce samedi, la motivation ne faiblit pas. Et beaucoup se montrent déterminés « à ne surtout rien lâcher ».
Joël Kermabon