FIL INFO – Comme treize autres métropoles françaises, Grenoble vient de signer un pacte d’engagement avec l’État visant à renforcer sa zone faibles émissions, traduction officielle d’un dispositif sur les rails depuis le 1er janvier 2017. Objectif : écarter progressivement de la circulation les véhicules les plus polluants.
Le dispositif était sur les rails, il a été officialisé ce 8 octobre. La Métropole et la Ville de Grenoble viennent en effet de signer avec l’État le pacte d’engagement visant à déployer ou à renforcer les zones à faibles émissions (ZFE).
Ces zones créées dans la continuité des zones à circulation restreinte (ZCR) visent à limiter la circulation des véhicules les plus polluants afin de juguler les émissions de polluants issus du trafic routier.
« Après la généralisation du 30 km/h et la mise en place des certificats qualité de l’air, Grenoble est à nouveau pionnière dans le développement de l’écomobilité et dans la lutte pour la qualité de l’air », s’est félicité le maire de Grenoble Eric Piolle dans un communiqué. « La Ville de Grenoble a en effet soutenu et encouragé très tôt la création d’une ZFE sur un périmètre élargi. »
Les Villes libres de fixer leurs propres règles dans leur ZFE
Le dispositif adopté par quatorze métropoles françaises* était déjà en place à Paris depuis fin 2015 et à Grenoble depuis 2017. Toutes seront libres de fixer leurs propres règles : catégorie de véhicules visés, horaires d’applications, zones concernées… À charge pour les automobilistes de passage de s’y retrouver.
Dans la capitale du Dauphiné, les véhicules de livraison les plus polluants sont, depuis un an et demi, exclus du centre-ville élargi. Au 1er janvier prochain, cette interdiction s’étendra à dix communes autour de Grenoble, dont le domaine universitaire de Saint-Martin-d’Hères. Avec l’objectif d’exclure en 2025 les véhicules de livraison estampillés Crit’air 3 ou plus.
La Ville de Grenoble a même fait part de son souhait d’étendre ce dispositif aux véhicules de particuliers. Un dispositif pas encore tout à fait au point dans la capitale du Dauphiné. Mis en œuvre sur la rive droite du Drac, il exclut pour l’heure la rive gauche. Plus toutes les autres communes qui pourraient potentiellement être intéressées pour ne pas finir en territoire de délestage par le jeu du report de trafics. Quant à son contrôle, au niveau national là, il est pour le moins limité. Pour l’heure, seule la vignette Crit’air vient réglementer le dispositif.
Cet engagement, qui vise à favoriser les alternatives à la voiture individuelle et doit se traduire par un soutien logistique de l’État, table sur un objectif en 2020 de 23 millions de Français concernés par ces zones faibles émissions. Soit un tiers de la population. Manière d’échapper à des sanctions de la justice européenne pour non-respect des normes de qualité de l’air ? Bruxelles a déferré la France devant la cour de justice en mai dernier.
PC
* Paris, Lyon, Aix-Marseille, Toulouse, Montpellier, Nice, Strasbourg, Toulon, Rouen, Reims, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Grenoble et Fort-de-France.