FIL INFO – Le sénateur rouge-vert de l’Isère Guillaume Gontard interpelle le gouvernement sur l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques. Et craint qu’une privatisation des barrages soit nuisible au « sens du service public » autant qu’aux factures d’eau des collectivités locales.
À l’occasion d’une visite de son comité sénatorial sur le chantier de l’usine de Gavet et au barrage du Livet, le sénateur de l’Isère Guillaume Gontard interpelle l’État sur l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques. Une « privatisation des barrages » dénoncée à plusieurs reprises dans la région par des élus d’opposition du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, lors d’une manifestation du PCF ou par la députée socialiste de l’Isère Marie-Noëlle Battistel.
Les coupables, pour le sénateur rouge-vert ? L’Europe… et le gouvernement « À la suite de la mise en demeure de la France par la Commission européenne en 2015, le gouvernement a annoncé en février réfléchir à l’ouverture à la concurrence du secteur hydroélectrique », écrit-il. Un « renoncement coupable face aux injonctions de la Commission », poursuit Guillaume Gontard, qui traduit selon lui la philosophie néolibérale du gouvernement Philippe.
Une explosion des prix pour les collectivités ?
Et le sénateur ne cache pas ses inquiétudes. La mise en concurrence représente à ses yeux « le risque de perdre le sens du service public », autant que « l’ancrage territorial », et pourrait déboucher sur une explosion du prix de l’eau. Exemple cité par Guillaume Gontard : EDF cède à un prix raisonnable l’eau potable écoulée des barrages aux collectivités locales. Qu’en sera-t-il avec un concessionnaire privé ?
« Nous disposons d’un savoir-faire français et d’une expertise exceptionnelle que nous devons impérativement préserver », juge le sénateur. Qui rappelle son engagement contre la suppression de plusieurs centaines d’emplois sur le site de GE Hydro. Et insiste sur l’importance stratégique de l’hydroélectrique, mode de production électrique « le plus compétitif et le plus durable », qui évite chaque année l’émission de plus de 3 milliards de tonnes de CO2.