FIL INFO – Après avoir estimé “à chaud” les dégradations du Centre de langues vivantes à un million d’euros, l’Université Grenoble-Alpes persiste et signe dans son estimation. Tout en annonçant une remise en état a minima du bâtiment à hauteur de 600 000 euros, pour permettre une réouverture d’ici janvier 2019 au plus tard.
Le 25 mai, le Centre de langues vivantes (CLV) sur le campus de Saint-Martin-d’Hères était débloqué après plusieurs semaines d’occupation par des étudiants opposés au Plan université du gouvernement. Découvrant un bâtiment méticuleusement tagué et dégradé, le directeur général des services de l’Université Grenoble-Alpes (UGA) Joris Benelle évoquait alors des dégâts représentant un coût de plus d’un million d’euros.
Plusieurs jours après les faits, l’UGA confirme à peu de choses près cette estimation “à chaud”. « Le montant d’une remise en état complète et à neuf de l’équipement s’élève à un million d’euros », écrit ainsi l’Université, expliquant se baser sur « un coût de remise en état compris entre 300 € et 500 € le m2, soit entre 810 000 € et 1 350 000 € pour 2 700 m2 ». Une fourchette pour le moins large, donc.
Une remise en état a minima pour 600 000 euros
Toutefois, l’UGA indique encore avoir procédé à une autre estimation, « minimale » cette fois, du coût d’une remise en état « décente » du CLV. Et ceci afin de permettre une réouverture pour le mois de janvier 2019 au plus tard, espère-t-elle.
La somme avancée est cette fois très précise : 606 420 € TTC, pour « effacer toutes les traces de dégradations visibles et réparer une partie des conséquences sur la structure du bâtiment ». Une remise en état a minima, semble donc évoquer l’UGA, alors qu’une rénovation complète du CLV à hauteur de 1,3 millions d’euros était d’ores et déjà programmée pour 2020.
L’UGA annonce avoir déposé plainte
En quelques jours, la question du CLV a concentré beaucoup de tensions, entre condamnations des dégâts et appel de l’État à soutenir l’UGA. Mais aussi autour de la contestation du chiffre avancé par l’Université, notamment sur les réseaux sociaux, par des militants accusant le président de l’UGA Patrick Lévy de vouloir détourner l’attention des revendications. Tout en suspectant les médias, Place Gre’net inclus, de faire de la « propagande » en « pren[ant] pour argent comptant » les déclarations de l’Université.
Une tension qui ne risque pas de retomber de sitôt puisque l’UGA annonce avoir porté plainte contre les personnes responsables des dégradations, désignées comme « des actes qui portent atteinte aux biens publics ».
La plainte n’a rien d’une surprise : en avril, l’Université avait déjà déposé plainte suite aux dégradations survenues durant l’occupation du bâtiment de sa présidence. Et se voyait déjà reprocher de chercher à détourner l’attention des revendications, tout en essayant de criminaliser le mouvement étudiant.