FIL INFO – Après plusieurs semaines de blocages ou d’occupations de bâtiments, le mouvement étudiant opposé au Plan université du gouvernement a voté sa propre fin sur le campus lors d’une assemblée générale le mercredi 23 mai. Mais les syndicats comptent bien continuer à mener des actions ou participer à des mouvements. À commencer, ce samedi 26 mai, par la Marée populaire et la Marche des fiertés.
Le mouvement étudiant qui s’est largement exprimé sur le campus de Saint-Martin-d’Hères durant plusieurs semaines est-il terminé ? Mercredi 23 mai, une dernière assemblée générale a en tout cas voté la fin des blocages de bâtiments. Un vote assez naturel, à présent que la plupart des partiels sont terminés et que l’année scolaire touche à sa fin.
Trois manifestations dans les jours qui viennent
« Ce n’est pas que le mouvement n’existe plus, c’est qu’il part du campus », relativise Jean-Loup de Saint-Phalle, du syndicat Solidaires étudiants. Les militants comptent en effet bien se mobiliser, et ce dès le samedi 26 mai en participant à la Marée populaire, mouvement de manifestation nationale dont la déclinaison grenobloise prendra son départ à 10 heures place de la gare.
Solidaires étudiants compte ensuite enchaîner avec la Marche des fiertés, à partir de 14 h 30 depuis le parc Paul-Mistral. Le rapport avec la mobilisation étudiante ? « La fusion du régime des APL et des bourses menacent les gens les moins soutenus par leurs parents, et les jeunes gens homosexuels en conflit avec leurs parents arrivent en tête », explique Jean-Loup de Saint-Phalle.
La mobilisation n’est pas terminée puisque le 31 mai les syndicats étudiants et lycées se réuniront devant le rectorat de Grenoble pour une assemblée générale, en compagnie espèrent-ils de professeurs. Objectif ? Rencontrer les lycéens et leur expliquer tout le mal que les syndicats étudiants pensent du dispositif Parcoursup. Quant au retour du mouvement sur le campus, il est toujours prévu pour le 1er octobre, à l’occasion d’une assemblée générale de rentrée.
Le Centre de langues vivantes débloqué… mais dégradé
Pour l’heure, le dernier bâtiment occupé a été évacué. En l’occurrence, le Centre de langues vivantes (CLV), qui a tenu lieu de quartier général durant la mobilisation étudiante. Les services de l’UGA ont découvert un local aux murs intégralement tagués et dont la salle informatique a été soigneusement vandalisée, ainsi que l’atteste une vidéo tournée par nos confrères du Dauphiné libéré et plusieurs photographies circulant sur les réseaux sociaux.
Des dégradations que Solidaires étudiants ne cautionnent pas, tout en refusant de condamner leurs auteurs. « Nous ne sommes pas persuadés que ça soit une bonne stratégie de dégrader les bâtiments qu’on occupe. Ces tags ne sont pas du fait de l’assemblée générale, ce sont des personnes qui ont pris individuellement cette initiative. Mais je n’ai pas envie de me désolidariser de personnes qui risquent beaucoup », commente Jean-Loup de Saint-Phalle.
Une tentative de diversion de l’UGA ?
Et le syndicaliste de pousser un coup de gueule : « Ce qui nous énerve, c’est que Patrick Lévy [le président de l’Université Grenoble Alpes, ndlr] ne parle que de ça ! ». Or pour Solidaires étudiants, le problème ne réside pas dans les dégradations, mais dans la politique de l’UGA et dans l’attitude de son président. Et de citer le refus d’aménager les partiels, de discuter avec les assemblées générales ou « une implication dans le Parcoursup un peu trop obéissante ».
Et Jean-Loup de Saint-Phalle de conclure : « Le but de l’assemblée générale, c’est de discuter de la loi Ore [Orientation et réussite des étudiants, ndlr], pas de la décoration et du patrimoine de l’Université ! » Tandis que Joris Benelle, directeur général des services de l’UGA, chiffre le montant des dégradations à plus d’un million d’euros, et prévoit une ouverture compliquée pour la rentrée de septembre.