FIL INFO – Le Département de l’Isère reste l’actionnaire majoritaire de la société d’économie mixte Minatec. La Métropole de Grenoble qui, d’après la loi, aurait dû hériter de la plus grosse part, et qui espérait voir le Département en vendre une partie à la Région, reste sur sa faim. Et n’entend visiblement pas aller plus loin…
Rien n’y a fait. Pas plus la mise au point du préfet de Région que les négociations engagées entre les quatre collectivités. Le Département de l’Isère, actionnaire majoritaire de la société d’économie mixte Minatec avant la vente des parts de la Ville de Grenoble, n’a rien voulu céder.
Le Conseil départemental présidé par Jean-Pierre Barbier (LR) reste donc celui qui détient le plus grand nombre de parts (33 %) dans cette société spécialisée dans l’immobilier d’entreprises. Et tant pis si la Métropole aurait voulu qu’il en soit autrement. Et tant pis si la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui avait poussé la porte entrouverte par la Ville de Grenoble, se l’ait quelque peu prise dans le nez…
Le Département de l’Isère garde la main sur Minatec
En théorie, depuis les lois Maptam et Notre*, la Métropole aurait dû hériter de la majorité des parts, les départements devant céder au moins deux-tiers des actions qu’ils détiennent dans les Sem chargées des missions d’aménagement et de développement économique.
Dans la pratique, les négociations entre les différentes parties se sont avérées un peu plus compliquées, chacun ayant plus ou moins négocié de son côté avant de faire machine arrière. Résultat ? La Ville de Grenoble a fini par vendre ses parts. Mais non pas à la Région comme elle l’avait un temps calculé mais à la Métro. Laquelle en a rétrocédé une partie (10 %) à la Région.
L’objectif du président de la Métropole d’obtenir un tour de table à parité – chacune des collectivités actionnaire à hauteur de 22 % – n’est pas allé plus loin. Car pour ce faire, le Département aurait dû lui aussi laisser 10 % à la Région, d’ailleurs du même bord politique (Les Républicains)…
« Il n’en est pas question », nous a‑t-il fait brièvement savoir.
Ce faisant, avec 33 % des parts, le Département reste jusqu’à nouvel ordre l’actionnaire majoritaire, devant la Métro (23 %), le CEA (22 %), la Région (10 %) et la Caisse des dépôts (10 %)**. « On a pris acte de cette décision, constate Marie-José Salat, vice-présidente à la Métro chargée des affaires économiques. On verra dans les mois, les années qui viennent. Là, il s’agit de ne pas trop déstabiliser cette Sem dans des débats sans fin ».
Une Sem florissante. En quinze ans, la société a doublé son capital, lequel atteint aujourd’hui plus de 12 millions d’euros. Elle est aussi une très belle vitrine des innovations technologiques. Et l’image, cela n’a parfois pas de prix…
PC
* Cf. circulaire du 3 novembre 2016 relative à la nouvelle répartition des compétences en matière de développement économique sur les interventions des conseils départementaux.
** Également actionnaires la Caisse d’épargne (1 %) et Grenoble INP Entreprise (0,1 %).