EN BREF – Après quelques notoires péripéties, la ville de Grenoble a finalement vendu ses actions dans la Sem Minatec à la Métro. Laquelle en a rétrocédé une partie à la Région, histoire de l’inviter à la table. Avec, à terme, l’idée d’un ménage à quatre où la Métro, la Région, le Département et le CEA détiendraient chacun 22 % des parts ? L’idée est séduisante sauf que le Département de l’Isère, pour l’heure plutôt récalcitrant à céder ses actions, n’en a pas été officiellement avisé…
Qui sera actionnaire de la Sem Minatec demain et surtout à quelle hauteur ? Le feuilleton continue. Vendredi 22 décembre, les conseillers métropolitains ont voté une nouvelle mouture de la future participation des collectivités au sein du capital de la société, depuis la décision de la ville de Grenoble de vendre ses parts.
Mais pas sûr que le scénario dessiné par le président de la Métropole, le socialiste Christophe Ferrari – bien que validé par l’assemblée métropolitaine –, fasse consensus auprès de tous les partenaires.
Le feuilleton tournerait presque à la farce. Moyennant son lot de rebondissements, de tractations et de règlements de comptes. « C’est un remake de Dallas, là ? », interpellait d’ailleurs Sylvie Pellat-Finet du groupe d’opposition Grenoble Métropole.
Objectif : 22 % des parts chacun
Ainsi donc, la ville de Grenoble, après avoir un temps annoncé céder ses parts (16,67 %) à la Région, et ce au nez et à la barbe de la Métro, a fait machine arrière. Lundi 18 décembre, les élus grenoblois ont voté la cession des actions à la Métro pour près de 3,4 millions d’euros. Et ce vendredi 22 décembre, la Métro en a acté le rachat, se retrouvant ainsi à parité avec l’actionnaire jusque-là majoritaire, le Département de l’Isère (33,33 %).
Mais Christophe Ferrari souhaitant manifestement plus que tout inviter la Région Auvergne-Rhône-Alpes autour de la table sans être dessaisi du leadership, il a aussi été convenu dans la foulée de céder 10 % des parts de la Métro à la Région. Dans un premier temps. La suite s’avère peut-être un peu plus périlleuse.
Car l’idée de l’exécutif métropolitain, s’érigeant en chef de file du territoire, c’est de pousser le Conseil départemental à faire, lui aussi, quelques concessions, histoire que le ménage à quatre – Département, Métro, Région et CEA – tourne rond. Et que chacun des partenaires se retrouve à parité avec 22 % chacun.
« Est-ce que le sujet de passer de 33 à 22 % est un sujet essentiel dans le développement d’une filière économique territoriale ? soulignait Christophe Ferrari. Le sujet que l’on pose est : quelle répartition nous voulons ensemble ? »
La Métro aurait-elle “oublié” d’en aviser le Département ?
On coupe le gâteau en quatre et le tour est joué ? C’est plutôt mal engagé. Car depuis le début de négociations, tout part à vau l’eau. Après le rétropédalage de la ville de Grenoble, la Métro semble avoir pris les questions dans le désordre. Tout à son enthousiasme de reprendre les rênes, a‑t-elle “oublié” d’en aviser le Département, à qui elle réclame ni plus ni moins que de vendre un tiers de ses parts à la Région afin de respecter la parité imaginée ?
« La parité à 22 %, c’est une volonté d’orientation, arguait Christophe Ferrari. Nous posons une vision ». Mais vendredi, le représentant du Département dans l’hémicycle métropolitain, Jean-Claude Peyrin (du groupe d’opposition Métropole d’avenir) est sorti de ses gonds.
« Tout est mieux dans le meilleur des mondes ? Mais l’histoire, elle n’est pas complète, là ! Vous nous proposez un merveilleux pacte d’actionnaires où tout le monde est à égalité, à 22 %. Mais il y a un petit problème ! C’est qu’on ne lui a pas demandé au Département ! Et si on lui demandait, il dirait qu’il n’est pas d’accord ! »
De quoi faire s’écrouler la construction imaginée par Christophe Ferrari ? Pour l’heure, le montage est le suivant : Département 33 %, Métropole de Grenoble 23 %, CEA 22 % et Région 10 %. Mais les discussions ne sont peut-être pas terminées. Ni le feuilleton…
PC
- * Plus la Caisse des dépôts qui en détient 10 %