ENTRETIEN - Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole et maire du Pont-de-Claix, a officialisé sa décision de quitter les rangs du Parti socialiste (PS) il y a un mois. Après y avoir passé presque trente ans et avoir soutenu Arnaud Montebourg lors de l'élection présidentielle, l'élu dit avoir tourné la page, « les idées claires ». Place Gre'net a souhaité en savoir plus sur les tenants et les aboutissants ayant présidé à cette décision. Une décision qui a par ailleurs surpris Jérôme Safar (cf. encadré).
DES DÉPARTS EN CHAINE AU SEIN DU PS LOCAL
« On revient de loin, on s'est pris quelques gamelles et des bonnes claques », avait déclaré, le 2 octobre dernier au micro de nos confrères de France bleu Isère Christophe Ferrari, le président de la Métropole. Un retour manifestement sans aucun lendemain pour l'élu qui a officialisé le 10 mars dernier par voie de communiqué sa décision de quitter un Parti socialiste (PS) qu'il ne reconnaît plus et ne le fait plus rêver. Comme d'autres.
L’hémorragie, prévisible, a localement commencé avec la décision de Jérôme Safar qui a pris ses distances avec le PS en dénonçant « les petits meurtres entre amis ».
Elle s'est aggravée avec la défection d'André Vallini, ancien secrétaire d’État de François Hollande, qui a rallié les rangs macronistes. Malgré les velléités du PS isérois d'impulser une « dynamique de refondation », rien ne semble y faire. Le mal s'étend. Jusqu'au mouvement des jeunes socialistes (MJS) de l'Isère, qui vient d'affirmer, lundi 9 avril, son "départ et indépendance du Parti socialiste" pour rejoindre Génération.s, le parti lancé par Benoît Hamon.
Un poids lourd du PS local qui s'en va
Avec Christophe Ferrari, c'est un poids lourd de la sphère socialiste locale qui a quitté le bateau ivre du PS. « J’ai rejoint, il y a bientôt une trentaine d’années, le Parti socialiste, une famille de convictions qui a porté de grandes conquêtes sociales, qui avait à cœur de défendre celles et ceux qui en ont le plus besoin », retrace Christophe Ferrari.
Las, la déroute du parti à la rose lors des scrutins présidentiels et législatifs et les plaies béantes, jamais cautérisées depuis, qui ont empêché un réelle refondation du PS ont, semble-t-il, fini par saper ses convictions et emporter sa décision de vouloir tourner la page. Une fois passée l'agitation médiatique et politique provoquée par cette annonce, Place Gre'net a voulu en savoir un peu plus sur ses tenants et aboutissants.
Place Gre'net : Vous avez pris la décision de quitter le Parti socialiste. Pouvez-vous préciser quels en ont été les éléments déclencheurs et déterminants ?
Christophe Ferrari : C'est toujours difficile de trouver un déclencheur particulier. C'est une évolution, des tendances qui ont amené à cette prise de décision. Il y a eu les périodes de grands espoirs en 1997 avec la gauche plurielle portée par Lionel Jospin alors Premier ministre. Ensuite, en 2002, il y a eu l'absence de la gauche au second tour des élections présidentielles, puis l'espoir avec l'élection de François Hollande avec une grande déception lors de ce quinquennat.
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