FIL INFO – Alors que l’agglomération grenobloise est en proie à des dépassements réguliers de niveaux de pollution, le groupe d’analyse métropolitain, poil à gratter des majorités en place, lance une campagne de dépôts de plaintes contre X pour mise en danger de la vie d’autrui.
Alors que la France est mise à l’index par Bruxelles pour son incapacité à lutter contre la pollution de l’air, les plaintes pour mise en danger de la vie d’autrui se multiplient dans l’Hexagone.
Après la vallée de l’Arve où plus de quatre cents plaintes ont conduit le parquet de Bonneville à ouvrir une enquête préliminaire, Grenoble ? Dans la capitale du Dauphiné, et alors que la cuvette peine depuis des années à juguler les épisodes de pollution de l’air, le groupe d’analyse métropolitain (Gam) engage également à porter plainte contre X, modèle de plainte fourni…
Objectif pour ce groupe informel de citoyens devenu le poil à gratter des majorités en place ? Obtenir par la voie judiciaire une « description de la réalité en matière de pollution atmosphérique » mais surtout une « une évaluation indépendante de l’efficacité des politiques publiques et l’établissement des responsabilités tant individuelles que collectives en la matière », souligne le Gam dans un communiqué.
Quel impact a CVCM sur la qualité de l’air ?
Plus particulièrement dans le viseur du groupe d’analyse métropolitain : Cœurs de ville, cœurs de métropole. Au départ lancée pour rendre le centre-ville plus attractif, l’opération de piétonnisation du centre-ville de Grenoble escomptait faire d’une pierre deux coups et faire baisser les niveaux de pollution.
Aujourd’hui encore, difficile d’y voir clair. Atmo Auvergne Rhône-Alpes, l’organisme chargé de surveiller la qualité de l’air, n’a entrepris de conduire une vaste campagne de mesures que début 2018, quand un collectif d’habitants et de commerçants a mis en doute les impacts de CVCM sur la qualité de l’air en conduisant ses propres analyses… Campagne dont les résultats ne seront pas connus avant début 2019.
Mais pour le Gam, les premiers résultats prudemment rendus par Atmo quant à l’impact de CVCM sur la qualité de l’air, montrant une dégradation sensible à compter d’avril 2017, soit concomitamment avec la mise en route de CVCM, ne laissent plus de part au doute.
« Alors que de 2007 à 2014, la baisse de la pollution constatée s’est élevée à plus de 25 % tous polluants confondus et que la Métropole était alors citée en exemple pour l’efficacité de ses politiques publiques, la tendance s’est aujourd’hui inversée puisque, sur le seul centre-ville de Grenoble, la pollution de fond au dioxyde d’azote telle que mesurée par Atmo Air Rhône Alpes selon les protocoles standardisés européens a augmenté de 15 % en moyenne suite à l’imposition en avril 2017 d’un nouveau plan de circulation qui n’a pas été étudié convenablement », pointe le groupe d’analyse métropolitain.
PC