DÉCRYPTAGE – L’enterrement de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes redonne espoir aux opposants au Lyon-Turin qui n’hésitent pas à faire le parallèle entre les deux grands projets. La France a‑t-elle les moyens de financer un tunnel transfrontalier à 2,2 milliards d’euros ? L’État français ne s’est en tout cas visiblement pas engagé formellement, comme en atteste un document officiel, laissant planer le doute sur les marchés d’appels d’offres de travaux qui doivent être lancés fin 2019…
Où va le Lyon-Turin ? Alors que le gouvernement vient d’enterrer l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le sort des grands projets est-il scellé ? La France a‑t-elle surtout les moyens de ses ambitions ?
En juillet dernier, la ministre des Transports avait prévenu. « Les engagements de l’État pour de nouvelles infrastructures (de transport, ndlr) dépassent les 18 milliards d’euros sur les cinq prochaines années », avait précisé Élisabeth Borne. « Sur la période, nous avons 11 milliards de ressources identifiées. Par ailleurs, il manque trois milliards pour entretenir et rénover les réseaux routiers et fluviaux ainsi que nos grands ponts […]. L’impasse est aujourd’hui de 10 milliards sur le quinquennat. »
« On n’a pas le droit de lancer les appels d’offre sans budget »
Alors que les assises de la mobilité qui se sont tenues cet automne doivent déboucher au printemps sur une loi Mobilité dont quelques grandes lignes ont émergé – dont la piste d’une vignette poids lourds sur les routes nationales – la question du financement de ces grandes infrastructures de transport reste plus que jamais posée.
Emmanuel Macron a beau avoir remis sa ministre des Transports dans le droit chemin lors du sommet franco-italien, soutenant l’engagement de l’État français dans le projet de cette ligne ferroviaire transalpine désormais dédiée au fret, c’est peu dire qu’il reste des “blancs”.
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