FOCUS – Le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et le Conseil départemental de l’Isère ont signé ensemble une convention de partenariat pour le développement touristique. Objectif ? Créer une « force de frappe significative », à grands renforts d’investissements et de canons à neige, dans l’espoir de générer richesse et emplois.
« Faire du développement touristique un facteur stratégique du développement de notre territoire, mais également du bien-être et de la qualité de vie de nos populations. » C’est ainsi que Chantal Carlioz, vice-présidente du Conseil départemental de l’Isère en charge du tourisme, de la montagne et des stations, présente la convention de partenariat signée début juin avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Objectif de cette convention ? « Avoir une force de frappe significative », indique Nicolas Daragon, vice-président de la Région attaché au tourisme. Et travailler ensemble. « Jusqu’à présent, le Département intervenait sur certains secteurs et la région sur d’autres. On ne cumulait pas nos capacités à intervenir. Aujourd’hui, on se concerte et, si on estime que le dossier en vaut la peine, on investit conjointement et on est donc beaucoup plus puissant. »
L’Isère représente 11 % des emplois touristiques de la région
Exemples de ces collaborations à venir : permettre à une station thermale de reformuler son offre, en allant vers le thermalisme de “pleine santé”. Ou encore aider une station de ski à s’équiper en canons à neige. Nicolas Daragon insiste sur ce dernier point. « Pendant très longtemps, il y avait une politique qui considérait qu’en aménageant la montage, on nuisait au milieu naturel ou aux habitants. Notre sujet, c’est bien de respecter l’environnement mais de tout faire pour générer de l’activité économique et de l’emploi. »
L’emploi, c’est bien la préoccupation affichée par le Département comme par la Région. Chantal Carlioz le rappelle : le tourisme en Isère représente 7 800 emplois. Soit 11 % de l’ensemble des emplois du secteur touristique de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce qui fait de l’Isère, salue Nicolas Daragon, un « département leader de l’emploi et la production de richesse touristiques sur le territoire ».
Sa chance ? La diversité de ses offres en matière de tourisme. Thermalisme, stations de ski, grandes randonnées, gastronomie, œnologie… le département coche toutes les cases, à commencer par celles des grandes thématiques fixées par la Région en matière touristique. Une diversité qui permet à l’Isère de se classer dans le “Top 10” des destinations de tourisme en France. Un classement que Chantal Carlioz ne se lasse d’ailleurs pas de rappeler.
Des « grands projets » dévoilés en septembre, dont un en Isère
La signature d’un partenariat entre le Département et le Conseil régional n’est pas un acte isolé. Nicolas Daragon sillonne au contraire les départements de la région pour « inscrire dans le marbre des points de collaboration » entre les collectivités, et les investissements qui iront avec. Point d’orgue de ces partenariats ? Des « grands projets » soutenus par la Région, qui seront annoncés en septembre. L’Isère aura le sien, mais le secret est pour le moment bien gardé.
L’annonce de ce partenariat n’a rien d’une surprise : le président du Département Jean-Pierre Barbier et le président de la Région Laurent Wauquiez affichent volontiers leurs accointances politiques. Et l’un comme l’autre ont fixé le tourisme comme l’un des enjeux majeurs de leurs mandats respectifs.
Nicolas Daragon ne manquera ainsi pas de vanter l’action du Département dans ce domaine. À commencer par la création de la marque territoriale Alpes Is(h)ere, à présent déclinée sur de nombreux supports départementaux. « Donner une marque perceptible et repérable c’est essentiel ! », juge ainsi le vice-président de la Région.
Pas de « cannibalisation » entre marques territoriales
Mais ne faut-il pas craindre la concurrence entre les marques départementales d’une même région ? Nicolas Daragon préfère parler de « complémentarité ». Tout comme Lionel Flasseur, directeur général d’Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme : « On ne voit pas cela comme une cannibalisation des marques entre elles. En fin de compte, le vrai potentiel de ces marques ne s’exprimera pas au niveau intra-régional, mais au dehors. »
« La marque, c’est juste le drapeau, poursuit le directeur général. Ce qui est important, c’est le plan d’action mis en œuvre. Elles sont un prétexte à rassembler, et notre rôle sera de les fédérer entre elles, de faire en sorte qu’elles s’alimentent dans une ambition plus globale. Plus on aura de marques, et mieux on se portera ! »
Et si l’Isère est dans le Top 10 français des destinations touristiques, Lionel Flasseur ne cache pas son ambition de faire entrer la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans le Top 5 européen. « Un enjeu qui passera indéniablement par le dynamisme des acteurs », conclut-il.
Florent Mathieu