Geneviève Fioraso et Michel Destot. Soirée électorale à la Préfecture de Grenoble. 23 avril 2017. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net

3e cir­cons­crip­tion : Geneviève Fioraso lâche Michel Destot, Jérôme Safar lui reste fidèle

3e cir­cons­crip­tion : Geneviève Fioraso lâche Michel Destot, Jérôme Safar lui reste fidèle

FOCUS – Geneviève Fioraso, dépu­tée PS sor­tante sur la 1re cir­cons­crip­tion, ancienne ministre du gou­ver­ne­ment Ayrault, apporte son sou­tien à Émilie Chalas sur la troi­sième cir­cons­crip­tion, révèle ce mer­credi 31 mai notre confrère du Dauphiné libéré. Un sou­tien pour le moins auda­cieux puisque la can­di­date de La République en marche (LREM) fait face sur cette cir­cons­crip­tion à Michel Destot, dont Geneviève Fioraso a long­temps été très proche.

Soirée électorale à la Préfecture de Grenoble. 23 avril 2017. © Yuliya Ruzhechka - Place Gre'net

Geneviève Fioraso et Michel Destot. Soirée élec­to­rale du 23 avril 2017. © Yuliya Ruzhechka – Place Gre’net

L’annonce a fait l’ef­fet d’une petite bombe dans le micro­cosme du PS isé­rois. Geneviève Fioraso sou­tient la jeune can­di­date LREM Emilie Chalas sur la troi­sième cir­cons­crip­tion… et non, comme on aurait pu le pen­ser, le député sor­tant Michel Destot, qui brigue un sep­tième mandat.

De quoi ajou­ter encore à la confu­sion à gauche, carac­té­ris­tique de ces élec­tions légis­la­tives, et débous­so­ler un peu plus l’é­lec­to­rat socia­liste. Geneviève Fioraso a en effet été très proche de l’an­cien maire de Grenoble durant de nom­breuses années. Plus de trente ans en réa­lité… Elle a notam­ment par­ti­cipé en 1985 à la cam­pagne des can­to­nales aux côtés de Michel Destot, puis fait par­tie de 1989 à 1995, de l’équipe de direc­tion de Corys, start-up essai­mée du CEA créée et diri­gée par Michel Destot.

Élu maire de Grenoble en 1995, ce der­nier l’a­vait alors sol­li­ci­tée pour être sa direc­trice de cabi­net. Devenue adjointe à l’économie, à l’in­no­va­tion, au com­merce et à l’ar­ti­sa­nat, elle a ensuite été, de 2008 à 2012, adjointe char­gée de l’u­ni­ver­sité, de la recherche, de l’é­co­no­mie et des rela­tions inter­na­tio­nales de la ville de Grenoble. Avant de deve­nir ministre du gou­ver­ne­ment Ayrault. Une pro­mo­tion quelque peu vécue comme une tra­hi­son par Michel Destot qui avait vu le poste lui pas­ser sous le nez.

Il s’a­git donc d’un nou­veau coup dur donc pour l’an­cien maire de Grenoble et, par capil­la­rité, la fédé­ra­tion du PS de l’Isère et les sym­pa­thi­sants socia­listes, après les sou­tiens affir­més de Benoît Hamon et de Christiane Taubira au mou­ve­ment Ensemble pour gagner.

« Je suis pour le pas­sage de relais à la jeune génération »

« Je sou­tiens aujourd’hui la can­di­da­ture d’Émilie Chalas en cohé­rence avec cette volonté de renou­vel­le­ment, par­ta­gée par une majo­rité de Français, et le sou­hait de don­ner au pré­sident de la République et à son gou­ver­ne­ment les moyens de leur action, avec une majo­rité claire et ras­sem­blée », a confié Geneviève Fioraso à nos confrères du Dauphiné libéré. Et d’a­jou­ter : « Émilie Chalas, que j’ai ren­con­trée, est enthou­siaste, sin­cère, enga­gée dans l’action publique ter­ri­to­riale depuis dix ans. Elle incarne un élan qui redonne déjà apai­se­ment et espoir à notre pays. »

Geneviève Fioraso et Olivier Véran. © Muriel Beaudoing – pla​ce​gre​net​.fr

Parole libé­rée ? Sans aucun doute. Depuis que Geneviève Fioraso a fait part de son sou­hait de ne pas se repré­sen­ter sur la pre­mière cir­cons­crip­tion et de son sou­tien assumé à Olivier Véran, can­di­dat LREM sur celle-ci, elle semble prendre quelques dis­tances avec le PS. Parti qu’elle sou­hai­te­rait peut-être plus réformiste.

Pour autant, l’an­cienne ministre se défend d’a­voir voulu nuire à la can­di­da­ture de Michel Destot et réaf­firme ses convic­tions socia­listes. « Ce n’est pas un geste contre Michel Destot, cela n’enlève rien à tout ce qu’il a pu accom­plir. De plus, je reste socia­liste. Mais je suis pour le pas­sage de relais à la jeune géné­ra­tion », explique-t-elle dans le quo­ti­dien régional.

Jérôme Safar, tou­jours fidèle

Reste que, pour cer­tains com­pa­gnons de route socia­listes, la pilule est dif­fi­cile à ava­ler. En par­ti­cu­lier pour Jérôme Safar, 1er adjoint au maire de Michel Destot chargé des finances, de la sécu­rité et de la poli­tique de la ville de 2008 à 2014, can­di­dat mal­heu­reux à sa suc­ces­sion, aujourd’­hui conseiller muni­ci­pal et pré­sident du groupe Rassemblement de gauche et de progrès.

Michel Destot, ancien maire de Grenoble, avec son premier adjoint de l'époque, Jérôme Safar. © Ville de Grenoble

Michel Destot, ancien maire de Grenoble, avec son pre­mier adjoint de l’é­poque, Jérôme Safar. © Ville de Grenoble

« En ce qui me concerne, je pense qu’on ne pou­vait pas trou­ver « meilleur sym­bole” pour illus­trer trente années d’en­ga­ge­ment qui partent en fumée. L’époque est à la trans­gres­sion, au point que cette der­nière devient la norme », s’at­triste l’élu. 

L’occasion pour ce der­nier de gra­ver dans le marbre sa loyauté envers Michel Destot. « Donc, pour suivre la trans­gres­sion, j’en ferai une majeure : affir­mer mon sou­tien à Michel Destot sans termes alam­bi­qués », déclare Jérôme Safar. 

Pour l’élu qui avoue res­sen­tir une très grande tris­tesse, rien ne sera plus comme avant. Et celui-ci de pré­ci­ser, sans en dire plus : « Viendra bien­tôt le temps des déci­sions qui s’im­posent dans ce cloaque infer­nal qu’est devenu la gauche de notre pays et mal­heu­reu­se­ment le PS. »

Joël Kermabon

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