EN BREF – En 2016, la Région avait divisé par deux le montant de ses aides aux actions portées par la fédération Rhône-Alpes de protection de la nature. Rebelote en 2017 ? Alors qu’un premier financement d’à peine 170 000 euros vient d’être voté, l’association s’inquiète d’un désengagement total, à brève échéance, du premier de ses partenaires publics.
La fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) tire la sonnette d’alarme. Après avoir sabré en 2016 dans le financement de l’association, en divisant par deux le montant des aides aux actions qu’elle porte, la Région va-t-elle continuer de mettre la Frapna au régime sec ?
En 2016, l’association s’était vu attribuer 389 000 euros de la Région pour ses actions de sensibilisation du public et de sciences participatives autour de la biodiversité et de la participation citoyenne. Deux fois moins qu’en 2015. Pour 2017, elle a à nouveau demandé un financement global de 711 000 euros, montant qu’elle avait obtenu en 2015.
« L’année 2017 n’est pas terminée » répond la Région
Le 11 mai, la commission environnement du conseil régional a voté une aide, entérinée par la commission permanente le 18 mai. Mais de 170 000 euros. Contactée, la Région a beau faire savoir que l’année 2017 n’est pas terminée – d’autres commissions permanentes pourraient abonder à ce premier financement – la Frapna s’inquiète. Au risque de crier au loup un peu vite ?
« L’année n’est pas terminée mais elle est largement entamée, fait remarquer la directrice de la Frapna région Céline Labracherie. Nous avons une activité salariée et, à ce titre, nous avons besoin d’avoir une visibilité, comme n’importe quel employeur ».
Toujours très dépendante du financement public, l’association a toutes les raisons de s’inquiéter. Car si la Région n’abonde qu’à hauteur de 10 % de son budget (500 000 euros environ pour 5 millions d’euros de budget en 2015), elle est le premier de ses partenaires institutionnels.
Avec, derrière, un autre enjeu, majeur : l’effet boule de neige. Si la Région donne moins, les Départements, les collectivités locales risquent bien de lui emboîter le pas… L’association, elle, avance à tâtons. Si elle a commencé à réfléchir à un nouveau modèle économique, la décision de la nouvelle majorité régionale, brutale, l’a prise de court.
« C’est une nécessité que de devoir toujours rénover un modèle économique et diversifier ses sources de financement, convient Céline Labracherie, mais nous avons besoin de temps pour réviser ce modèle économique ».
La Frapna dénonce « une politique de destruction massive »
L’association paie-t-elle le prix de son engagement sur le terrain, elle qui s’est notamment opposée au projet de Center parcs de Roybon en Isère, que soutient la Région justement ?
« La Frapna existe et agit depuis plus de quarante ans sur le terrain et auprès des décideurs pour la protection de l’environnement, assène l’association. Cette politique de destruction massive de notre mouvement associatif s’inscrit en opposition de toutes les majorités régionales avec lesquelles nous sommes partenaires depuis plus de trente ans, et cela quelles que soient les alternances politiques. »
Patricia Cerinsek