La Métropole, la ville de Grenoble et le SMTC ont lancé une nouvelle phase de dialogues publics concernant l'aménagement de futures zones piétonnes.

Nouvelles zones pié­tonnes de Cœur de ville, cœur de Métropole : les usa­gers ont la parole

Nouvelles zones pié­tonnes de Cœur de ville, cœur de Métropole : les usa­gers ont la parole

REPORTAGE VIDÉO – Quasiment un mois après le début des tra­vaux qui vont pré­fi­gu­rer les nou­velles zones pié­tonnes du centre-ville de Grenoble, la Métropole, la ville de Grenoble et le SMTC ont lancé une nou­velle phase de dia­logues publics ce jeudi 18 mai. Leurs objec­tifs ? Dans le cadre du pro­jet Cœur de ville, cœur de Métropole, per­mettre des échanges, sec­teur par sec­teur, avec habi­tants et usa­gers pour ce qui concerne leurs attentes en matière d’a­mé­na­ge­ment des nou­velles zones piétonnes.

Les élus, les intervenants et les techniciens de la Ville et de la Métropole répondent aux participants. © Joël Kermabon - Place Grenet

Élus, inter­ve­nants et tech­ni­ciens de la Ville et de la Métropole répondent aux par­ti­ci­pants. © Joël Kermabon – Place Grenet

Ce jeudi 18 mai à 18 h 30, un petit groupe d’une cin­quan­taine de per­sonnes s’est formé à l’angle de la rue de la République et de la rue Lafayette.

C’est là que leur avaient donné ren­dez-vous, par voie d’af­fiches, Lucille Lheureux, adjointe aux espaces publics et à l’embellissement de la ville, Antoine Back, conseiller muni­ci­pal délé­gué au sec­teur 2 et Yann Mongaburu, vice-pré­sident délé­gué aux dépla­ce­ments à Grenoble-Alpes Métropole et pré­sident du Syndicat mixte des trans­ports en com­mun (SMTC).

Dans les rangs du public, des com­mer­çants du sec­teur rue de la République, place Grenette et rue Montorge, des habi­tants du quar­tier mais aussi des pas­sants intri­gués par ce ras­sem­ble­ment. Une curio­sité qui sera satis­faite lors­qu’ils appren­dront qu’il s’a­git de la pre­mière réunion de dia­logue public pro­gram­mée dans le cadre du pro­jet Cœur de ville, cœur de Métropole. Et donc d’une nou­velle phase de concer­ta­tion sur l’a­mé­na­ge­ment des zones pié­tonnes qui s’étendra jus­qu’au début de la sai­son estivale.

Une phase de dia­logues publics

L’objectif visé par les trois col­lec­ti­vi­tés ? « Nous avons sou­haité pou­voir entrer en phase de dia­logue public dans cha­cun des sec­teurs qui sont ame­nés à être pié­tons dans les mois et les années à venir dans le cadre de ce pro­jet », explique Yann Mongaburu en guise de mot de bien­ve­nue. Qui, pour qua­li­fier la démarche, n’hé­site pas à évo­quer « un pas nou­veau dans l’his­toire gre­no­bloise qu’est d’é­lar­gir ces zones pié­tonnes après la pié­to­ni­sa­tion enga­gée par Hubert Dubedout ».

Les usagers et habitants questionnent les élus et les techniciens de la Ville eet de la Métropole. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Les usa­gers et habi­tants ques­tionnent les élus et les tech­ni­ciens de la Ville eet de la Métropole. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Concrètement, en quoi consistent ces réunions ? L’idée est de faire le tour de chaque sec­teur pié­ton­nier et, à chaque sta­tion, un inter­ve­nant explique aux par­ti­ci­pants les dif­fé­rents élé­ments connus la concer­nant. À charge, pour les élus, les inter­ve­nants et les tech­ni­ciens de la Ville ou de la Métropole, d’ap­por­ter des réponses aux inter­ro­ga­tions du public.

« Si tout était fermé, nous ne pour­rions plus discuter »

Ce qui consti­tue une forme de chal­lenge pour les orga­ni­sa­teurs, tant le pro­jet Cœur de ville, cœur de Métropole est contesté… Il fait en effet l’ob­jet depuis quelques mois d’une polé­mique qui a enflé au point d’en arri­ver à des recours en référé devant la jus­tice, pour l’heure tou­te­fois tous reje­tés. Au micro, Julie, inter­ve­nante auprès de la Métropole, anti­cipe sur d’é­ven­tuelles frus­tra­tions. « Il y a des élé­ments du pro­jet qui ne sont pas connus parce qu’ils font encore l’ob­jet de réflexions. Mais c’est aussi pour ça que nous pre­nons le temps de venir vers vous. Si tout était fermé, nous ne pour­rions plus dis­cu­ter. C’est tout l’in­té­rêt de ce dia­logue », expose-t-elle.

Retour en images sur les deux pre­mières réunions de ces jeudi 18 et ven­dredi 19 mai qui se sont dérou­lées sur les sec­teurs Grenette et Brocherie-Chenoise.


Reportage Joël Kermabon

Il ne s’a­git d’ailleurs pas que de dis­cu­ter et d’é­chan­ger. Vient aussi le temps de l’ex­pé­ri­men­ta­tion. « Dans les jours à venir – et nous avons déjà com­mencé – , du mobi­lier urbain éphé­mère sera ins­tallé pour com­men­cer à tes­ter les usages », pré­cise Yann Mongaburu. De quoi pré­fi­gu­rer, selon l’élu, les équi­pe­ments qui pour­ront être ins­tal­lés, de manière per­ma­nente, sur les zones pié­tonnes de la rue de la République et de la place Grenette, toutes deux appe­lées à être recon­fi­gu­rées dans les années à venir. C’est donc toute la rai­son d’être d’un pre­mier ensemble de mobi­lier urbain – en l’oc­cur­rence des bancs tout en bois – , ins­tallé pro­vi­soi­re­ment à proxi­mité du Grand Hôtel de la rue de la République.

Du dia­logue mais aussi des ques­tions dépas­sant la seule piétonisation

De fait, les inter­ro­ga­tions ont été nom­breuses : bornes d’ac­cès, horaires de livrai­son, fonc­tion­ne­ment du sec­teur lors­qu’il sera entiè­re­ment pié­ton, mobi­lier urbain, deve­nir du com­merce, ini­tia­tives des habi­tants, végé­ta­li­sa­tion, ter­rasses… Mais aussi, et c’est inévi­table lorsque des citoyens ont l’oc­ca­sion de ren­con­trer des élus, des reproches allant même, pour cer­tains d’entre eux, jus­qu’à de l’agressivité.

Une habitante s'inquiète du fonctionnement des bornes d'accès à la zone piétonne de sa rue. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Une habi­tante s’in­quiète du fonc­tion­ne­ment des bornes d’ac­cès à la zone pié­tonne de sa rue. © Joël Kermabon – Place Gre’net

C’est bien là tout le risque qu’ont pris les élus dans cette démarche. Certains, se croyant dans un tour de quar­tier, comp­taient bien les inter­pel­ler sur des aspects qui leur tenaient à cœur, par­fois éloi­gnés de la seule pié­to­ni­sa­tion. Il a par­fois fallu toute la psy­cho­lo­gie et le savoir-faire des inter­ve­nants pour rame­ner les échanges à des pro­pos plus mesurés.

En cause, prin­ci­pa­le­ment les dégra­da­tions sur l’es­pace public, les nui­sances noc­turnes, la pro­preté, la peur de la perte de leur clien­tèle pour les commerçants…

Pour Yann Mongaburu, ces inter­ro­ga­tions sont légi­times et cette phase de dia­logue ainsi amor­cée ne doit pas avoir pour effet de les mettre sous le tapis.

« Nous ana­ly­se­rons les ten­dances et ce qu’il est pos­sible de faire »

Alors dia­lo­guer, échan­ger, certes, mais encore ? « Ces visites de ter­rain vont per­mettre aux gens de se rendre compte com­ment le pro­jet pourra évo­luer. Ensuite, à tra­vers ces dia­logues et les ate­liers par­ti­ci­pa­tifs qui les suivent, nous allons pou­voir col­lec­ter des avis dont nous ren­drons compte. Nous ana­ly­se­rons les ten­dances et ce qu’il est pos­sible de faire », explique Ludovic Bustos, vice-pré­sident de la Métropole délé­gué aux espaces publics et à la voirie.

Un atelier conclut la fin de la réunion. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Un ate­lier conclut la fin de la réunion. © Joël Kermabon – Place Gre’net

Pour l’élu métro­po­li­tain les aspects bud­gé­taires pèse­ront for­cé­ment sur les choix. « Évidemment, comme pour tout pro­jet d’es­pace public et de bonne ges­tion de l’argent public, nous avons des bud­gets contraints qu’il nous fau­dra res­pec­ter pour être en adé­qua­tion avec l’ac­cord que nous avons passé avec les citoyens métro­po­li­tains », tient-il à préciser.

Toujours est-il que d’autres temps d’é­changes par sec­teur sont pro­gram­més en mai, juin et juillet. Notamment pour tra­vailler autour de la rue Millet, des places Victor-Hugo et Chavant et du quar­tier Championnet-Condorcet.

Joël Kermabon

Joël Kermabon

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