Le nombre de loups en France devrait dépasser le chiffre de cinq cents. Et donc le seuil de viabilité de l'espèce que s'était fixé le gouvernement.

Le gou­ver­ne­ment auto­rise l’a­bat­tage de deux loups supplémentaires

Le gou­ver­ne­ment auto­rise l’a­bat­tage de deux loups supplémentaires

Le gou­ver­ne­ment vient de don­ner l’au­to­ri­sa­tion d’a­battre deux loups sup­plé­men­taires d’ici le mois de juin. Le décret est tombé le 19 avril, à quelques jours du pre­mier tour de la pré­si­den­tielle. Aux trente-six loups déjà offi­ciel­le­ment tués depuis juillet der­nier s’a­joute donc la pos­si­bi­lité d’en abattre en tout quatre autres, Ségolène Royal ayant annoncé qu’un second décret du même aca­bit devrait suivre.

La réponse des asso­cia­tions de défense de la nature n’a pas traîné : elles attaquent en jus­tice la déci­sion de la ministre de l’Environnement. L’Aspas a en effet saisi le Conseil d’État, récla­mant l’an­nu­la­tion de l’ar­rêté ministériel.

« Sur une popu­la­tion esti­mée à moins de 300 [loups, ndlr], ce nombre de 40 abat­tages vou­lus par la ministre met en péril la conser­va­tion de l’espèce en France, sou­ligne Cap loup, qui ras­semble trente-huit asso­cia­tions de pro­tec­tion de la nature. Ce ne sont plus seule­ment les asso­cia­tions qui le disent, c’est désor­mais le résul­tat de l’étude bio­lo­gique ren­due en mars der­nier par le Muséum natio­nal d’his­toire natu­relle et l’Office natio­nal de la chasse et de la faune sau­vage à la demande du minis­tère lui-même ! »

40 loups abat­tus, 10 retrou­vés morts… sans comp­ter le braconnage

Dans un rap­port, les experts mis­sion­nés par les pou­voirs publics met­taient en garde contre le risque que fait cou­rir le rythme d’une qua­ran­taine de pré­lè­ve­ments annuels sur la péren­nité de l’es­pèce à long terme.

Pour les asso­cia­tions, le compte n’y est pas. Car, pour elles, le chiffre de qua­rante loups « pré­le­vés » est dépassé. En plus des qua­rante abat­tus, dix loups ont été retrou­vés morts depuis juillet 2016, vic­times dans la plu­part des cas de col­li­sions, « et non décomp­tés par l’État », pré­cisent les asso­cia­tions. Sans comp­ter le braconnage.

« Celui-ci est encou­ragé par la poli­tique de tirs mas­sifs confiés à des chas­seurs incon­trô­lés, pen­dant que les moyens de l’ONCFS sont uti­li­sés pour tuer des loups avec une bri­gade dédiée, au lieu de lut­ter contre le braconnage. »

Un « bilan mitigé voire négatif »

Les tirs sont-ils seule­ment effi­caces ? Ou s’a­git-il seule­ment de ten­ter d’a­pai­ser des éle­veurs à bout de nerfs ? Dans un rap­port rendu en jan­vier 2016, le Conseil scien­ti­fique du patri­moine natu­rel et de la bio­di­ver­sité par­lait, lui, d’un « bilan mitigé voire néga­tif ».

« Les tirs de défense ne jouent pas le rôle attendu qui est de sup­pri­mer les loups mal­fai­sants et d’ap­prendre aux autres à se méfier de l’homme et de ses trou­peaux. La preuve n’est pas faite que les dif­fé­rents types de tirs aient contri­bué à dimi­nuer le nombre d’at­taques », arguaient les conseillers de la ministre.

Fin mars, la fédé­ra­tion natio­nale ovine avait inter­pellé Barbara Pompili, la secré­taire d’État char­gée de la bio­di­ver­sité, poin­tant les incer­ti­tudes de l’ex­per­tise menée par le MNHN et l’ONCFS.

« Il y a trop d’incertitudes par­tout, sou­li­gnait le fédé­ra­tion des éle­veurs dans un com­mu­ni­qué. Sur la modé­li­sa­tion de la crois­sance actuelle de la popu­la­tion des loups, sur les effec­tifs de loups à venir et donc sur la dyna­mique de la popu­la­tion, sur les effec­tifs à rete­nir pour assu­rer une via­bi­lité de l’espèce, sur le ter­ri­toire à prendre en compte pour étu­dier de manière logique l’évolution de la popu­la­tion ».

PC

Patricia Cerinsek

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