Ce 3 avril 2017 à 8 heures du matin, la vitrine de l’agence BNP Paribas Grenoble Lafayette a été recouverte de 468 affichettes par une dizaine de militants. Le but de ces derniers ? Dénoncer la participation de la banque au système d’évasion fiscale mais aussi ses investissements dans des projets climaticides.
Pourquoi ce nombre de 468 affichettes ? Parce qu’elles représentent 468 sociétés offshore créées par la BNP Paribas pour elle et ses clients. Cette action militante intervient un an après le scandale des Panama Papers. Quant aux personnes à l’origine de la manifestation, ce sont des militants d’ANV Cop21, des Amis de la Terre, d’Attac 38 et d’Alternatiba Grenoble qui s’étaient déjà illustrées par le passé dans de semblables actions.
Une pression constante depuis fin 2015
Ce n’est pas la première fois que ces militants attachés aux valeurs de justice sociale et climatique s’attaquent à la BNP. Ils en sont même déjà à leur sixième action militante depuis novembre 2015, après notamment un hold-up de chaises et un sit-in au soleil. Tout cela déjà dans l’idée de dénoncer la fraude et l’évasion fiscale.
« Un an après la révélation du scandale des Panama Papers, et malgré une mobilisation citoyenne massive dans de nombreux pays du monde comme en Islande, le problème reste le même. Les principaux acteurs du système organisé d’évasion fiscale restent impunis. La BNP, bien qu’elle ait annoncé la fermeture de sept de ses filiales dans les paradis fiscaux, reste la championne des banques françaises avec 2 432 millions d’euros de bénéfices grâce à ses filiales offshore », souligne Élisabeth Martinez, porte parole du collectif ANV-Alternatiba Grenoble.
« Nous accusons »
150 organisations de la société civile française et internationale ont signé la tribune « Nous accusons », le 11 mars 2016. Celle-ci dénonce le rôle de la BNP dans le financement d’énergies fossiles et dans l’évasion fiscale. Mais également son soutien à des entreprises responsables de violations des droits de l’Homme.
Les organisations signataires appellent d’ailleurs à mettre la banque sur le banc des accusés, le 11 avril. A l’image de Julie Huret, porte-parole d’Alternatiba Grenoble : « Aujourd’hui, j’accuse BNP Paribas d’aggraver la crise climatique et de soutenir des entreprises qui intentent au sort des populations autochtones, comme les Sioux de la réserve de Standing Rock en soutenant un projet comme le Dakota Access Pipeline, ou encore le terminal de gaz de schiste Texas LNG. Si on veut éviter que le mercure du thermomètre de la planète n’atteigne le stade critique des + 2 °C, il est important de se mobiliser dès aujourd’hui contre ces projets climaticides. Soyons nombreux à mettre la BNP sur le banc des accusés le 11 avril prochain à Paris ! »
TG