« Nos communes ne sont pas le problème, elles sont la solution ! » Le maire de Grenoble Éric Piolle n’a pas souhaité désigner un candidat favori pour l’élection présidentielle, à l’exception du non-candidat Nicolas Hulot. ll ne se prive cependant pas de commenter, et d’égratigner, les programmes et annonces qui lui déplaisent en tant que maire. En l’occurrence, ceux d’Emmanuel Macron et de François Fillon.
« Macron – Fillon, même combat, mêmes recettes éculées », écrit Éric Piolle dans un communiqué. Celui-ci estime en effet que les candidats du mouvement En marche et des Républicains se rejoignent sur les sacrifices à demander aux collectivités locales.
En lutte contre les baisses de dotations de l’État
« Je note qu’Emmanuel Macron a confirmé sa proposition d’exiger “10 milliards d’économie sur 5 ans” des collectivités locales. […] Quant à lui, François Fillon souhaite toujours supprimer 500 000 emplois publics, dont une bonne part dans la fonction publique territoriale », détaille le maire de Grenoble.
« Ainsi, ces deux candidats proposent d’amplifier les mauvaises mesures du gouvernement sortant. Le mur est là et ils veulent accélérer. C’est dramatique ! », estime Éric Piolle, qui appelle que la baisse des dotations de l’État « a mis en grande difficulté nos collectivités, donc les services publics locaux et l’investissement public partout en France ».
Des baisses de dotations de l’État qui constituent la raison majeure invoquée par la municipalité grenobloise pour justifier la mise en place d’un plan d’économies, dit plan de sauvegarde des services publics. Plan par ailleurs très décrié par une partie des Grenoblois, notamment sur la question des fermetures de bibliothèques ou la gestion des services.
Hamon et Mélenchon trouvent grâce aux yeux d’Éric Piolle
Le maire de Grenoble juge que les « collectivités locales sont les mieux placées pour piloter les investissements d’avenir et faire face aux grands défis de notre siècle, de la lutte contre la crise économique et sociale à celle contre le réchauffement climatique ». « Il est plus que temps, déclare-t-il encore, d’arrêter de considérer les collectivités locales comme “une charge” qu’il faudrait sans cesse “dégraisser”. »
Et s’il se garde bien de soutenir officiellement un candidat, Éric Piolle en cite tout de même deux qui trouvent grâce à ses yeux : Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. « [Ce] sont les seuls à porter des propositions innovantes en la matière. »
Rien d’étonnant si l’on songe que le candidat des Verts, Yannick Jadot, a rejoint Benoît Hamon, et que Pierre Mériaux, conseiller municipal de Grenoble, a récemment intégré l’équipe de campagne du candidat socialiste. Sans compter qu’une part de la majorité municipale est, quant à elle, issue du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, dont la première adjointe à la Tranquillité publique Élisa Martin.
Le maire de Grenoble lance un appel à ses administrés
« J’ai déjà proposé un Green New Deal local, qui repose à la fois sur le stabilité des dotations de l’État et sur la modernisation des règles dans la comptabilité publique : comme l’État, une commune doit pouvoir investir dans les projets d’avenir sans être empêchée par la règle d’équilibre budgétaire », écrit dans sa conclusion Éric Piolle.
Avant de mettre en garde ses administrés : « J’invite d’ores et déjà les Grenobloises et les Grenoblois à regarder de près ce que proposent les candidats pour la vie locale. Une part importante de l’avenir de nos communes va se jouer lors des élections présidentielle et législatives à venir. »