EN BREF – L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) a présenté ses prévisions de recrutement des cadres pour l’année 2017. Les chiffres montrent une grande confiance des entreprises sur l’ensemble des régions françaises. En Auvergne – Rhône-Alpes, les indicateurs sont au vert, malgré quelques disparités entre territoires.
« Une année très favorable pour la Région Auvergne ‑Rhône– Alpes ». Patricia Ozil, responsable de centre de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) Annecy, Grenoble et Valence, décrit une région où l’optimisme des employeurs semble de mise. C’est du moins ce qu’indiquent les prévisions de l’Apec pour l’année 2017.
Mais que l’on ne s’y trompe pas : c’est ici l’emploi des cadres qui est concerné, un statut bien précis et bien particulier qui n’existe, rappelle Patricia Ozil, nulle part ailleurs qu’en France. Et qui connaît une quasi-situation de plein emploi : alors que le taux de chômage au sein de la population excède les 10 %, celui des cadres est inférieur à… 4 %.
Entre 208 000 et 225 000 cadres recrutés cette année en France
Et ce faible taux n’est pas prêt de grimper, si l’on en croit l’Apec et son département Études et recherches qui livre chaque année les tendances en matière d’emploi des cadres, à partir d’un panel de 11 000 entreprises (dont 1 300 sur la région Auvergne-Rhône-Alpes). 2017 sera donc un bon cru, et cela pour l’ensemble du territoire national, soit une amélioration par rapport à l’année précédente.
Patricia Ozil, responsable de Centre Apec Annecy Grenoble Valence © Florent Mathieu – Place Gre’net
Ainsi, entre 208 000 et 225 000 cadres devraient être recrutés en 2017, selon les chiffres de l’Apec. Une hausse pouvant atteindre 10 %. « Il y a une dynamique intéressante sur le marché, et des évolutions numériques et énergétiques qui vont pousser les investissements. Et à partir du moment où les investissements sont à la hausse, les entreprises se tournent vers le recrutement », explique Patricia Ozil.
Si le secteur des services – l’informatique, les télécoms, la banque ou encore les assurances – est très porteur d’emploi pour les cadres, l’industrie se comporte également très bien. Le marché des voitures électriques “booste” par exemple le marché automobile, et génère énormément de besoins. Le secteur de l’aéronautique se porte lui aussi comme un charme. On notera enfin que le secteur de la construction reprend des couleurs.
Une très forte disparité entre Auvergne et Rhône-Alpes
Les cadres ne sont donc pas à plaindre côté emploi en France. Et l’Auvergne – Rhône-Alpes n’est pas en reste, puisque de 22 800 à 24 590 recrutements pourraient survenir cette année sur la région. Soit une évolution comprise entre 1 et 9 %.
Pourcentages des entreprises prévoyant d’augmenter ou de diminuer leurs effectifs en Auvergne Rhône-Alpes. L’Isère et le Rhône sont locomotives de la Région. © Apec
L’Apec note par ailleurs que le moral des entreprises régionales s’améliore : elles sont 10 % cette année à prévoir d’augmenter leurs effectifs cadres, et 4 % à envisager de les diminuer. En 2016, le rapport était de 8 et 6 %. Un optimisme des entreprises qui ne s’était pas vu depuis 2012.
À noter l’important différentiel entre Auvergne et Rhône-Alpes. L’Auvergne ne représente en effet que 7 % des recrutements de cadres, les 93 % restants concernant les départements de l’ancienne Rhône-Alpes. “Locomotives” régionales, les départements de l’Isère et du Rhône sont ceux qui affichent la plus grande confiance.
Une tendance à la hausse qui s’inscrit dans la durée
L’Auvergne se distingue également par l’optimisme de ses entreprises. 9 % d’entre elles ont l’intention d’embaucher, quand 2 % seulement envisagent de diminuer leurs effectifs. Un second chiffre largement inférieur à la moyenne nationale de 5 %, qui révèle un certain sentiment de stabilité.
La confiance des entreprises en Auvergne contraste avec son faible taux de recrutement de cadres. © Apec
Le marché de l’emploi des cadres sur la Région est donc orienté à la hausse. Une tendance qui s’inscrit dans la durée. En 2016, 22 550 cadres ont déjà été recrutés en Auvergne-Rhône-Alpes, et et 6 180 salariés ont été promus au statut de cadres. Soit des hausses, par rapport à 2015, respectivement de 12 et 22 %. Le tout pour un nombre de départs (21 990) demeurant stable.
Si l’année 2017 est présentée par l’Apec comme « historiquement à haut niveau », elle s’inscrit dans une tendance de hausse généralisée depuis 2013. Les élections à venir en France, le Brexit au Royaume-Uni ou l’élection de Donald Trump aux États-Unis semblent ne pas ternir l’optimisme des entreprises. Offrant ainsi à ce marché spécifique de l’emploi une courbe que personne n’a envie de voir s’inverser.