Yann Mongaburu président écologiste du SMTC en pleine explication sur la terrasse du Café de la table ronde à Grenoble © Paul Turenne - placegrenet.fr

Ebikelabs : Yann Mongaburu s’ar­range pour esqui­ver les ques­tions des journalistes

Ebikelabs : Yann Mongaburu s’ar­range pour esqui­ver les ques­tions des journalistes

FOCUS – Soupçonné d’a­voir favo­risé une entre­prise pour lui faire décro­cher un mar­ché public avec la Métropole de Grenoble, le vice-pré­sident chargé des dépla­ce­ments Yann Mongaburu a refusé de répondre direc­te­ment aux ques­tions des jour­na­listes. Mais nous a répondu par écrit, dans un autre média, au risque de prendre quelques liber­tés avec le droit de réponse et la liberté de la presse. D’autant que, contrai­re­ment à ce qu’il laisse sup­po­ser, la rédac­tion de Place Gre’net n’a pas reçu de lettre recom­man­dée avec accusé-récep­tion*… Nous avons mal­gré tout décidé de publier ledit cour­rier pour que le lec­teur puisse se faire sa propre opinion.

Mongaburu_veloLe vice-pré­sident en charge des dépla­ce­ments à la Métropole de Grenoble, éga­le­ment pré­sident du SMTC et conseiller muni­ci­pal à la ville de Grenoble, a visi­ble­ment quelques dif­fi­cul­tés à accep­ter de répondre aux ques­tions de la presse.

Yann Mongaburu a‑t-il œuvré en vue de favo­ri­ser une entre­prise afin qu’elle obtienne un mar­ché public ? Dans un article mis en ligne sur Place Gre’net le 7 février 2017, nous nous inter­ro­gions sur son rôle après la lec­ture de plus de quatre-vingt fichiers infor­ma­tiques, essen­tiel­le­ment des échanges de mails, qui nous avaient été trans­mis fin 2016.

Comme dans tout débat contra­dic­toire, M. Mongaburu, mais éga­le­ment le maire de Grenoble Eric Piolle, les adjoints à la ville de Grenoble Vincent Fristot et Jacques Wiart, le conseiller muni­ci­pal Raphaël Marguet, tous des­ti­na­taires d’une par­tie des échanges de mails, ont été contac­tés le 4 février à 17 h 04.

Devant le silence géné­ral, nous les avons relan­cés le 5 février à 21 h 36. Sans plus de réac­tion de leur part. Seul Michel Papaud, le direc­teur géné­ral des ser­vices de la Métropole de Grenoble, éga­le­ment des­ti­na­taire d’une par­tie de ces échanges élec­tro­niques, nous a répondu par la voix de la direc­trice du dépar­te­ment Mobilités.

Sur la forme

Également contacté par nos confrères du Lanceur, Yann Mongaburu a tout autant refusé de répondre direc­te­ment aux ques­tions des jour­na­listes. Mais s’est fendu d’un “droit de réponse” éton­nam­ment mis en ligne donc, dans une autre publi­ca­tion que celle qui le « met per­son­nel­le­ment en cause ».

Outre le fait qu’il s’agit là d’une cer­taine liberté prise avec le droit de réponse – rap­pe­lons que l’insertion doit être faite en même lieu et mêmes carac­tères d’a­près la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, condi­tions refor­mu­lées dans le décret du 24 octobre 2007 rela­tif à l’é­co­no­mie numé­rique –, Place Gre’net n’a pas reçu de demande de droit de réponse envoyée par recom­mandé avec accusé-récep­tion* comme l’exige la pro­cé­dure. Contrairement à ce que laisse sup­po­ser son cour­rier publié dans Le Lanceur.

Par ailleurs, rap­pe­lons que l’exer­cice du tra­di­tion­nel droit de réponse est nota­ble­ment res­treint dans les médias en ligne avec la pos­si­bi­lité d’in­sé­rer un com­men­taire dans une zone pré­vue à cette effet (article 1 du décret du 24 octobre 2007). Possibilité que n’a pas non plus sai­sie M. Mongaburu.

Sur le fond

Par-delà la forme, la réponse de Yann Mongaburu – que nous publions ci-après inté­gra­le­ment afin que le lec­teur puisse se faire sa propre opi­nion – mérite quelques pré­ci­sions de la part de la rédaction.

La consti­tu­tion de la société Ebikelabs en avril 2015, soit pos­té­rieu­re­ment à la majo­rité des échanges de mails que nous avons en notre pos­ses­sion (un an et demi de cor­res­pon­dances entre jan­vier 2014 et juillet 2015) dédouane-t-elle à elle seule le pré­sident du SMTC des soup­çons por­tés sur sa per­sonne et son rôle dans le dos­sier, comme sa réponse le laisse penser ?

Le 24 juillet 2014, dans un mail, Raphaël Marguet, conseiller muni­ci­pal à la Ville de Grenoble – lequel devien­dra par la suite direc­teur géné­ral d’Ebikelabs – appelle Yann Mongaburu, Vincent Fristot et Jacques Wiart à la prudence :

« Ce mail juste pour vous don­ner la ver­sion élec­tro­nique du docu­ment que je vous ai donné tout à l’heure. Il est dif­fu­sable mais de manière rai­sonné, en effet ce sont des tra­vaux que Maël Bosson sou­haite par­ta­ger avec les élus, mais qui peuvent être un peu sen­sible dans le sens où il y a une pos­sible créa­tion d’en­tre­prise der­rière pour lui et d’autres. »

Courriel accom­pa­gné d’une pièce jointe « PropositionExperimentationMetroVeloElectriqueMaelBosson »

Dès juillet 2014, Yann Mongaburu ne pou­vait donc igno­rer qu’il y avait une créa­tion d’entreprise à la clé. Il devra vrai­sem­bla­ble­ment s’en expli­quer aux enquê­teurs. Après avoir assez vite classé l’affaire sans suite, le par­quet de Grenoble a fina­le­ment ouvert une enquête pré­li­mi­naire lors de la publi­ca­tion de notre article.

Rappelons que l’enquête pré­li­mi­naire, qui ne pré­juge en rien de la culpa­bi­lité des per­sonnes citées dans le dos­sier, a pour objec­tif d’apporter des élé­ments suf­fi­sants au pro­cu­reur de la République afin qu’il juge du bien-fondé d’une poursuite.

Patricia Cerinsek

* Nous avons fina­le­ment reçu la demande de droit de réponse avec accusé-récep­tion le 25 février. Le cour­rier, bien que daté du 15 février, a été posté le 23 février (cachet de la poste fai­sant foi), soit le jour même de la mise en ligne de notre article. Un peu tard…

La réponse de Yann Mongaburu datée du 15 février ini­tia­le­ment publiée sur Le Lanceur.

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Patricia Cerinsek

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